Écrivaine de renommée avec environ 24 livres édités dans tous genres confondus, Sophie Heidi Kam est présente à la foire du livre en tant qu’animatrice d’un atelier d’initiation à l’écriture de romans pour enfants. Débuté depuis le 20 novembre, cet atelier qui vise à donner des rudiments de l’écriture romanesque aux jeunes amoureux de la littérature se déroule à la médiathèque municipale de Ouagadougou et ce, jusqu’au 25 novembre.
Retenue par les organisateurs de la Foire internationale du livre de Ouagadougou (Filo) pour sa grande expérience dans l’écriture romanesque, théâtrale et poétique, Sophie Heidi Kam, est l’animatrice de l’atelier d’écriture de romans pour enfants de 12-15ans. Cet atelier s’adresse à des jeunes âgés de 20-30 ans qui ont une histoire à raconter pour la tranche d’âge citée plus haut, qui n’ont pas forcement la technique d’écriture et qui n’ont jamais publié de livre dans ce genre.
L’idée au départ était d’avoir des manuscrits d’histoires déjà finies totalement, accompagnées de leurs résumés et un jury allait se pencher là-dessus et présélectionner un certain nombre d’œuvres qui se seront démarquées, pour participer à l’atelier selon les explications de Sophie Heidi Kam. Mais pour des problèmes de communication précise-t-elle, l’information n’est pas passée et vu qu’il était impératif que cette première édition se tienne, la formule a été changée et après concertation il a été proposé que ceux qui sont intéressés à cette initiation d’écriture proposent des résumés d’histoires qu’ils veulent écrire en roman pour enfants en déposant un résumé d’une page au maximum. Chaque participant ayant choisi librement sa thématique, l’animatrice n’avait plus qu’à les guider dans une démarche technique et efficace. « Vu que c’est un roman pour enfant, il y a un certain nombre de caractéristiques à respecter : le contenu, les couleurs, des animaux, des histoires d’enfants imaginaires, les niveaux de langue, pas de trop longues d’histoires. Alors, je leur ai demandé de laisser parler en eux l’enfant. Quand on se met à la place d’un enfant ou quand on prend un enfant qu’on connait, on sait comment captiver l’enfant. Il faut faire ressortir les personnages principaux et les personnages secondaires, et à partir de là, j’ai donné une sorte de canevas pour les caractériser », a signifié l’animatrice.
Cinq jours aux côtés de ces futurs jeunes écrivains de romans pour enfants ont été bien satisfaisants au regard de Sophie Heidi Kam. « Ça été assez intense, j’ai apprécié le sérieux auquel les uns et les autres se sont donnés malgré leurs occupations et j’ai trouvé les histoires très intéressantes. Ce qui m’a impressionné, c’est leur capacité à s’ouvrir pour aboutir à quelque chose de plus élaboré, c’est ce qui constructif », a-t-elle avoué.
Grande appréciatrice de la FILO, l’écrivaine Heidi Kam qui accompagne présentement des projets dans l’écriture radiophonique de feuilletons de sensibilisation sur la santé maternelle et infantile, pense que la FILO est le seul cadre qui permet de réunir tous les acteurs du livre et tous ceux qui interviennent dans la chaîne du livre, pour débattre des problématiques sur la littérature.
Rencontre avec deux participants de l’atelier
Frère Victor Zongo, enseignant
Il a déjà publié une œuvre poétique intitulée ‘’l’éclosion de la rose’’. Aujourd’hui, il apprend l’écriture de roman pour enfants et son histoire retrace les souvenirs d’un élève, une autobiographie de sa propre vie de CP1 au CM2. Les péripéties vécues dans les classes, le modèle d’enfant qui fait de lui ce qu’il est aujourd’hui, l’éducation reçue et un enseignant qui marque toute sa vie par son approche. Vainqueur, cet élève doué qui saute de classe, mais qui ne sera pas bien accueilli par les autres, il devient ami d’un enfant en situation de handicap, ce qui n’est pas une fatalité selon Frère Victor. Voilà que Vainqueur était sûr d’avoir une bonne note à l’examen blanc, mais malheureusement il eût l’orage et tout se gâte pour Vainqueur. Une manière de dire qu’au moment où vous vous attendez le moins, une situation désagréable peut intervenir et vous perturber. « L’atelier d’écriture que je viens de découvrir ainsi que l’écrivaine qui a su nous prendre avec sa méthode en nous préconisant la méthode d’échange, nous a permis d’avoir des rudiments pour pouvoir élaborer le projet d’écriture », déclare-t-il.
Providencia Louren Sanou, étudiante en droit
En résumé, son histoire se passe dans un monde réel et imaginaire où, un petit garçon qui vit avec ses parents dans une ville n’aime pas les animaux, les maltraite et trouve qu’ils sont inférieurs à lui. Il arrache les plantes, mais son séjour dans la forêt va lui faire prendre conscience et lui permettre de remettre en cause son comportement et il finit par changer. Il devient alors ami avec le chien. « Chacun est venu avec une histoire et avec Mme Kam, nous avons eu de la matière pour écrire. C’est une belle initiative parce qu’il y a plein de gens qui aiment la littérature mais qui n’ont pas la technique. Le premier jour, l’histoire était décousue, moi particulièrement, j’ai dû changer de résumé ». Lauréate d’un prix d’aide à l’écriture destiné aux femmes en 2016 sur la base de sélection de synopsis, Providencia est présentement sur l’écriture du scénario pour un film jeunesse, dans le cadre toujours de ce prix.
Assétou Maïga