Grossesses précoces : plus de 790 adolescentes consultées dans cinq centres de santé

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La Société de Gynécologues et Obstétriciens du Burkina (SOGOB) a organisé un déjeuner de presse ce mercredi 28 mars 2018  à Ouagadougou. Cette rencontre entre dans le cadre d’un plaidoyer que mène la SOGOB, en partenariat avec Médecins du Monde France sur les conséquences des grossesses précoces chez les adolescentes de moins de 17 ans

 

 

En tant que relais d’information, l’implication des journalistes à cette initiative qui vise le plein épanouissement de la jeune fille est d’une importance capitale.

La Past Présidente de la SOGOB, Pr Blandine Thiéba a fait ressortir à partir d’une analyse faite dans  5 structures sanitaires de Ouagadougou, la situation des grossesses précoces. Dans ces formations sanitaires, plus de 790 adolescentes  ont été consultées soit pour des accouchements, soit des complications à titre d’avortement ou d’accouchements compliqués. Il s’agit du CHU- Yalgado Ouédraogo (à peu près 300 cas), de l’Hôpital de district de Bogodogo (approximativement 190 cas), celui de Pissy (une centaine de cas), du centre de santé de Nagrin (une cinquantaine de cas) et de celui de Pogbi (une trentaine de cas ).

Avec un âge compris entre 13 et 17 ans, grosso modo 28%  de ces adolescentes sont des élèves, à peu près 70%  de femmes au foyer  et les autres issues de professions libérales.

Pr Blandine Thiéba en pleine conversation

La grossesse étant la raison principale qui les amène dans ces centres de santé,  dont 15% à peu près  des cas viennent de l’avortement, approximativement 65%  de cas de l’accouchement, 15% à peu près de cas de césariennes et environ 8% de grossesses pathologiques. « 17 ans étant la tranche d’âge la plus importante », a-t-elle indiqué.

Des chiffres interpellateurs devant lesquels Cécile Thiombiano/Yougbaré, la coordonnatrice Plaidoyer de Médecins du Monde France et Hyppolite K Gnamien, le coordinateur médical, ont réagi.  « Des actions de plaidoyer s’avèrent nécessaires et l’éducation sexuelle en milieu scolaire et au niveau parental demeure capitale au regard de cet état des lieux », ont-ils lancé.

Médecins du Monde a aussi relevé l’importance de faciliter l’accès à la planification familiale, l’élargissement des méthodes contraceptives et un plaidoyer sur les réformes publiques notamment sur la santé de la reproduction et sur le code pénal.

 

Les différents acteurs  à l’écoute

Le constat, selon les spécialistes de santé de la SOGOB est que  les jeunes se retrouvent en situation de détresse psychologique, le risque de déscolarisation pour les scolarisés, la problématique de la poursuite de la grossesse dans un contexte physiologique immature, l’accouchement prématuré, la perte fœtale, les complications maternelles telles que  l’anémie, la fistule, etc. « Toutes ces complications peuvent survenir lorsque l’adolescente enceinte n’est pas en mesure d’avoir des soins adaptés », ont-ils expliqué.

Aux termes des échanges, il ressort que l’information, la sensibilisation,  l’éducation des adolescents  sur la sexualité, sur les risques d’une grossesse précoce, l’éducation des populations sur les conséquences des mariages d’enfants et les mariages précoces sont plus qu’importantes.

La possibilité de permettre un accès aux méthodes contraceptives a aussi été soulignée. Dès lors que les adolescentes commencent leurs activités sexuelles, Pr Thiéba a confié qu’il y a  un risque de grossesse. Laquelle grossesse, quand elle survient sur un corps immature, peut avoir des conséquences graves qui peuvent compromettre l’avenir de ces enfants.

C’est pourquoi, il est nécessaire de mettre en œuvre un plan d’éducation sexuelle en milieu scolaire et de favoriser l’accès de la contraception aux adolescentes qui ne peuvent pas pratiquer l’abstinence, bien qu’étant l’idéal.

Ce, dans l’optique de réduire au maximum les  grossesses non désirées qui fragilisent, handicapent et détruisent intérieurement le potentiel de ces jeunes filles.

                                                                                                                                          Assétou   MAIGA

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