Après deux ans d’enseignement sur l’humanisation sanitaire, les élèves du Camillianum ont acquis une vision humaniste et un esprit critique pour soigner plus délicatement les malades avec intelligence et amour. Leur sortie de promotion s’est déroulée ce dimanche 22 octobre 2017 en présence de plusieurs autorités politiques, coutumières et religieuses.
« Humanisation des services de santé, un défi pour toute la société », c’est dans cet élan de servir les humains avec compétence et affection que s’est inscrite la 9e promotion du Camillianum . Elle a été baptisée Mgr Dieudonné Yougbaré, pour rendre hommage à cet homme qui a été un grand compatissant à la santé des autres .

C’est d’ailleurs le fondement du message de leur parrain, Pr Nicolas Méda , ministre de la Santé. « Je salue le centre Camillianum qui est un centre de formation pour l’humanisation sanitaire mais en fait, un centre transversal. Il y a bien sûr les professionnels de santé mais il y a d’autres professionnels par exemple des banquiers », a-t-il souligné. Plus loin, il reconnaît l’originalité et la pertinence de l’initiative et garantie son soutien indéniable à ce centre, dans le sens dit-il, ou nos services de santé sont de plus en plus inhospitaliers. « Au-delà de l’humanisation des soins à travers l’accueil, l’écoute, l’empathie, la compassion, l’accompagnement, vous aurez compris que ce n’est pas seulement dans les établissements de santé qu’il y a la souffrance humaine, dans les lieux de travail vous pouvez vous retrouver en face de la souffrance humaine et être former à l’accompagnement, à l’humanisation permet d’accompagner son prochain », a-t-il lancé.

Un accompagnement professionnel et affectueux
Le Directeur du centre, Père Dr François Edgard Yaméogo, pour sa part, justifie le choix du thème « humanisation des services de santé, un défi pour toute la société », par le fait que les mauvaises pratiques dans les structures de santé incombent à toute la société. « Si la société est humaine, nos structures de santé seront humaines parce que les soignants qui y travaillent sont issus de cette société. Ensuite nous désirons tous avoir un agent de santé qui nous soigne comme si nous étions son unique fils ou sa fille unique malade, c’est-à-dire nous soigner avec compétence intellectuelle et avec son cœur » s’est-il expliqué. Il a alors encouragé ses 116 passagers sur les 187 au départ à faire attention à toute personne malade et que chacun mette un peu d’humanisme dans sa sphère d’exercice.
¾ des étudiants du Camillianum sont en médecine en fin de formation et sont appelés à aller partout au Burkina pour soigner des malades. « La mission c’est d’aller vers ces agents de santé, vers ces malades pour leur apporter l’amour des soins. Soigner un être humain de telle sorte à ce qu’il se sente aimé et entouré d’amour pour lui permettre de guérir », a relevé Yacouba Badini, infirmier et délégué de la promotion

Caroll hélène Ouédraogo, étudiante en 6e année de médecine en sort bien comblée : « C’est une formation qui transforme et qui procure du bien. C’est un centre qui nous permet d’être plus humain sur tous les plans, voilà pourquoi ça n’intéresse pas seulement que les agents de santé. Ça intéresse également toute personne qui peut être appelée à prendre soin d’un malade, d’un patient. Ça permet de mieux comprendre la psychologie du malade et pouvoir l’accompagner dans ces moments pour son plein épanouissement et pour sa guérison.
Pour elle, humaniser c’est aussi avoir de bonnes conditions de travail pour mieux prendre en charge le patient.Cette cérémonie a été marquée par la remise de diplômes aux étudiants, une reconnaissance à l’endroit des ambassadeurs du Camillianum à l’image du Larlé Naba, de Cyriaque Paré et d’autres personnalités. Elle a été également ponctuée par la remise de cadeaux symboliques et par la signature du livre d’or.

La promotion sortante est constituée de diverses nationalités : des Béninois, Togolais, Sénégalais, Haitiens, Ivoiriens, Burkinabé dont le trait caractéristique est le lien de fraternité et d’amitié. Le Camillianum a été créé le 26 octobre 1996 et accueille toute personne désireuse d’acquérir des connaissances sur l’humanisation sanitaire sans distinction de religion.

Assétou Maïga
Lala Kaboré/Dera