Samira Sawadogo a été révélée au grand public à travers la série policière à succès « Commissariat de Tampy », où elle incarne le rôle de l’inspectrice Mouna. Mannequin, actrice et aujourd’hui femme d’affaires, Samira Sawadogo nous parle, dans cette interview exclusive, de sa nouvelle casquette de businesswoman.
Queen Mafa : Comment êtes- vous devenue actrice de cinéma ?
Samira Sawadogo: C’est à travers l’agence de mannequinat où je travaillais que j’ai été informée d’un casting pour un rôle. C’est ainsi que j’ai eu la chance d’être retenue pour ma toute première participation à un film. En réalité, je ne me voyais pas en train de jouer le rôle d’une inspectrice dans un film. Mais finalement je me suis dit : « pourquoi pas ? »
Qu’est- ce qui vous fascine le plus dans ce métier ?
D’abord je prends beaucoup de plaisir à incarner plusieurs rôles ; cela me permet de découvrir les différents types de personnalités qui se cachent en moi. Aussi, ça me fait plaisir de savoir que j’égaie beaucoup de personnes qui sont contentes de ce que je fais.
Des difficultés dans ce métier ?
Comme dans tout métier, il y a des avantages mais aussi des inconvénients. L’un des plus grands problèmes dans ce métier, c’est le cachet. Il faut dire que c’est vraiment difficile de vivre convenablement de ce métier. C’est très difficile d’être sur un plateau de tournage et de penser à ses difficultés financières. Mais je me réjouis de l’initiative du Bureau burkinabè du droit d’auteur (BBDA), qui s’est penché sur la question du cachet des comédiens, de la collecte de leurs droits voisins, etc. Je pense que cela va aider les comédiens à mieux vivre de leurs œuvres.
Mannequin, actrice et aujourd’hui femme d’affaires. Comment s’est opérée la mutation ?
Pour le mannequinat, je l’ai commencé depuis le collège. C’est de là que je me suis retrouvée dans le cinéma. Et aujourd’hui je suis dans les affaires. Mais disons que je suis née dans les affaires car ma mère avait déjà de petites activités commerciales et je l’aidais souvent pendant les vacances. En plus du cinéma, j’ai aussi travaillé pendant six ans en tant que conseillère commerciale pour le compte d’une société de la place. Aujourd’hui, je suis à la tête de « Amazone groupe », une agence de communication évènementielle et institutionnelle. Nous faisons aussi la production audiovisuelle, des services et assistance aux personnes et de la distribution de produits de luxe et de marque.
Y a-t-il des difficultés particulières que vous rencontrez dans le monde des affaires, à cause de votre statut de femme ?
Les difficultés ne manquent pas, mais moi je souhaite parler plutôt d’épreuves, de défis à relever. Il y a des gens qui pensent parfois, et à tort, que les femmes ne sont pas compétentes dans le domaine des affaires. C’est aux femmes de montrer qu’elles sont capables. Pour ma part, Dieu merci, j’arrive à faire le travail que l’on me confie avec beaucoup de professionnalisme et je rends grâce à Dieu pour cela.
Samira Sawadogo est aussi sur le terrain humanitaire ; racontez-nous cette aventure.
C’était courant le mois de décembre (les 20 et 21 décembre précisément), que mon manager et moi-même, avons pensé à faire quelque chose pour les personnes démunies. Dans ce sens, nous avons organisé une journée de don de sang. Nous avons aussi fait des dons de vivres à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO).
Et pour égayer les femmes de la MACO, nous avons organisé un match de football, qui a opposé les artistes femmes aux femmes de la MACO. La mobilisation était au-delà de nos attentes pour ces « 48h de don de soi ». L’ambiance était telle qu’à un moment, nous avons même oublié que nous étions dans un établissement pénitentiaire.
Il faut dire que j’’ai l’habitude de faire des dons mais je ne les rendais pas publics. Mais cette fois-ci, je me suis dit qu’en publiant mes actions humanitaires, cela ferait tâche d’huile et motiverait d’autres bonnes volontés à aider les personnes démunies.
Comment arrivez- vous à concilier le rôle d’actrice et de businesswoman ?
Je pense que tout est question de planning. Lorsque je dois être sur un plateau de tournage, je fais mon programme en fonction. Je m’organise toujours pour pouvoir honorer mes engagements.
Un dernier mot ?
Je dis un grand merci à toute l’équipe de Queen Mafa pour avoir porté son choix sur ma modeste personne. Bon courage à vous dans votre combat pour plus d’égalité dans notre pays et plus de visibilité pour les femmes qui osent. Que Dieu vous donne la force de continuer ce combat pour la promotion de la femme.
Entretien réalisé par Lala KABORE /DERA