« Je dois ma carrière à Sotigui Kouayaté », Nathalie Vairac, comédienne française

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Comédienne de nationalité française, Nathalie Vairac fait du théâtre depuis 27 ans. A la faveur du Fespaco, elle est à Ouagadougou, pour non seulement retrouver ses amis comédiens de longue date, mais aussi s’inscrire dans la dynamique de la valorisation du cinéma africain. C’est avec plaisir qu’elle s’est prêtée au micro de Queen Mafa.

Parlez-nous de votre vie de comédienne et de votre choix d’être ici à Ouagadougou ?

Je fais essentiellement du théâtre dramatique depuis 27 ans. Je suis à Ouaga pour pleins de raisons, la personne qui m’a formée au théâtre depuis plus de 20 ans est Sotigui Kouyaté. La première fois que j’étais venue à Ouaga, c’était en 2003 et j’ai joué dans une mise en scène de Sotigui Kouyaté à Ouaga et à Bobo. Aussi, avec 27 ans de théâtre, même si j’ai fait quelques courts métrages en France et au Sénégal, il y avait l’envie de retrouver des comédiens avec qui j’ai commencé. Par-dessus tout, j’aime ce pays, la dynamique de ce festival et les rencontres dans les opportunités humaines surtout entre acteurs.

Qu’est-ce qui vous a amené dans le théâtre ?

Je pense que c’est une chose qui est en moi. Ma première photo est une scène de théâtre à 5ans, parce que l’institutrice de l’école maternelle disait que s’il fallait faire un truc à la fin d’année, je devais être dedans. Après mon baccalauréat, j’ai voulu être comédienne, je jouais du théâtre, le mercredi après-midi et mes parents trouvaient que ce n’était pas sérieux, que c’était mieux que je fasse des études et garder la partie comédienne à côté comme un loisir. J’ai fait des études de lettres modernes après le baccalauréat, mes parents essayaient de me convaincre de devenir professeur de français, et puis quand on étudie les lettres, on fait aussi du théâtre.

Comédienne de nationalité française, Nathalie Vairac

 

Qu’est-ce qui est intéressant dans le théâtre ?

Ce qui me touche vraiment, c’est d’essayer de comprendre notre complexité humaine, les valeurs qu’on prône et qu’on ne peut pas soi-même les incarner dans la vie quotidienne et par ce métier j’arrive à toucher la puissance qui peut traverser l’être humain, on a des sensibilités de mère, d’épouse, de compagne, on a peur et cette humanité on l’a tous en commun. Ça me touche vraiment parce que ça me fait plaisir de comprendre cette complexité humaine, d’essayer de tirer le mieux de ce que je peux sur scène le plus simplement possible. Je choisis mes rôles en fonction de ça. Dernièrement j’ai joué le rôle de la maman d’un enfant holiste, qui a préféré partir avec un autre homme en abandonnant son enfant. Quand j’ai un tel rôle à jouer, je me demande comment on peut arriver à un tel point à l’intérieur de soi-même.

si on exclut une partie de la société, le sexe féminin, on s’exclut soi-même

Qu’est-ce qui est contraignant?

Je trouve que la contrainte est inhérente même à la vie, c’est quelque chose qui est là pour nous faire grandir. Il y a forcément au début, des choses qui semblent plus complexes que d’autres, des situations humaines qui vous semblent difficiles, et si on ne les voit pas justement on décontracte.

Que faites-vous autre en dehors du théâtre ?

Oui, en plus d’être comédienne où j’essaie de travailler sur différents pays d’Afrique, j’ai essayé aussi de m’intéresser à tout ce qui le constituait en tant qu’humain. Il m’est arrivé d’accompagner des gens en développement personnel, il m’est arrivé d’utiliser le théâtre comme des moyens d’émotions.

Quel regard avez-vous sur le Fespaco ?

Une merveilleuse dynamique où le cinéma panafricain est célébré. C’est très important, il y a des débats sur le continent et sur notre humanité surtout. Le monde ne peut pas avancer en laissant l’Afrique derrière. C’est un continent pour prendre ses ressources et savoir être ensemble. On débat sur la condition féminine, en 50 ans, il n’y a pas encore eu un étalon pour une réalisatrice et que c’est important de sensibiliser les hommes, les réalisateurs à cette solidarité ensemble, parce que si on exclut une partie de la société, le sexe féminin, on s’exclut soi-même et du coup, il n’y a pas une construction pérenne pour l’avenir du continent. Moi je suis particulièrement émue d’être venue.

Assétou Maïga

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