Vendeuses ambulantes de café à Ouaga, elles doivent affronter les dragueurs pour gagner leur pain

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Sabine a quitté " 10 yaar" avant 5h du matin. Ici, elle est sur l'avenue Kwamé N'Krumah

 

 

Un sac Nescafé sur le dos, un thermos contenant de l’eau chaude, des verres et de cuillères en plastiques, des sticks, de l’énergie et du courage, c’est ce qu’il faut à ces jeunes filles pour démarrer la journée. Elles sont de plus en plus nombreuses à mener cette activité de vendeuses ambulantes de Café à Ouagadougou. Ce 1er juillet 2022, deux d’entre elles se sont confiées à queenmafa.net.

Originaire de Yako, Zoungrana Sabine réside non loin du marché « 10 yaar ».  Élève à Yako, elle est rentré à Ouagadougou  afin de retrouver sa famille à la fin de l’année scolaire. La sœur de Sabine est vendeuse ambulante de café. Elle  ne tardera pas non plus à s’adonner à son tour à cette activité pendant les vacances.  

C’est en 2021 que Sabine commence ce business. Pour démarrer sa journée, elle se réveille à 4h du matin pour rejoindre les autres à leur point de rencontre au marché du « 10 Yaar » où l’entreprise vient les ravitailler en marchandises. Selon elle, plus de 50 vendeuses ambulantes font ce travail  au marché « 10 Yaar ».

 

Chaque matin, avant qu’elle ne bouge, les marchandises sont servies par une secrétaire. Chacune reçoit sa part et prend la destination qu’elle veut. Certaines le font à vélo, d’autres comme Sabine marchent à longueur de journée. Elle porte donc un pantalon et des baskets pour mieux supporter les distances et être mieux à l’aise. Elle n’oublie pas son foulard pour se protéger du soleil.

Sabine a quitté " 10 yaar" avant 5h du matin. Ici, elle est sur l'avenue Kwamé N'Krumah
Sabine a quitté  » 10 yaar » avant 5h du matin. Ici, elle est sur l’avenue Kwamé N’Krumah

Engagée dans sa mission de vendeuse ambulante, elle exerce ce métier depuis deux ans et aide ses parents à payer sa scolarité. Comme récompenses, Sabine reçoit une commission de 3 000 FCFA sur une marchandise de 10 000 FCFA, vendue par jour. Elle a l’obligation de tout écouler le même jour. Mais, s’il arrivait que son stock ne s‘épuise pas, elle termine le lendemain avant  d‘en prendre un autre. C’est la seule condition pour mériter sa commission de 3000f. 

 

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 « Je suis venue de Yako pour vendre du café. Ma sœur m’a dit que c’est très rentable. J’étais là l’année dernière et je suis venue cette année encore », a-t-elle confié. Avec beaucoup de détermination, Sabine peut gagner 90. 000 FCFA par mois.

Contrairement à Zoungrana Sabine, Sinon Salimata  affirme rencontrer des difficultés dans le métier. Le plus difficile selon elle, ce sont les hommes. « Ils me fatiguent. Il y en  a qui veulent me draguer. Quand un client m’aborde, je l’écoute attentivement jusqu’au bout et s’il finit de parler, je continue mon chemin », explique-t-elle. Le client est roi et  il faut le respecter.

 

Malgré tout, Salimata ne compte pas abandonner. Elle compte ouvrir sa propre boutique un jour. « Je suis inspirée par des gens qui ont réussi dans ce business, comme ma soeur Fati », a-t-elle déclaré avant de poursuivre, « Bien que le métier ait des bénéfices, le supporter n’est pas une tâche aisée. C’est un travail qui nécessite beaucoup de motivation et de courage ».  

A en croire à cette dernière, c’est près de  05 à 06 Km qu’elle parcourt chaque jour  soit environ 150 km par mois. « Et parfois, on n’a pas beaucoup de clients. Mais, je vais pas arrêter tout de suite», dit-elle.

Malgré toutes ses difficultés, Salimata s’accroche à son boulot. Elle aimerait un jour, avoir une boutique de café à son nom.

 

Abdoulaye Ouédraogo

Stagiaire

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