Différente de la journée internationale de la Femme, on célèbre, chaque 11 octobre, la journée internationale de la jeune fille. Cette année, Plan International Burkina et ses partenaires ont célébré cette journée dédiée à la jeune fille à travers des expositions photos consacrées aux grossesses précoces en milieu scolaire. Cela a été une occasion pour Plan Burkina de lancer sa campagne pour l’égalité des filles, dénommée « Girls Get Equal »
C’est dans une grande salle décorée par des images de jeunes filles mères à peine âgée de 13 ans que la célébration de la journée internationale de la jeune fille a été célébrée. Sur ces images, chaque fille tient son bébé et son histoire. Des histoires choquantes et révoltantes à la fois.
Des histoires différentes les unes des autres mais avec les mêmes conséquences notamment abandon scolaire et maladie. Comme celle de Anita âgée de 15 ans, mariée de force à 13 ans. Elle a mis au monde un enfant mort né à l’âge de 14 ans et victime de fistules obstétricales. Ce sont autant d’histoires qui pouvaient ne pas existées si et seulement si ces filles avaient été sensibilisées.
Choqué et révolté, le ministre en charge de l’Éducation nationale, Stanislas Ouaro a laissé entendre que les grossesses précoces ont un impact négatif sur les efforts que le gouvernement mène en termes d’accès et de maintien des filles à l’école.
Il a, en outre, rappelé que le phénomène des grossesses précoces bien qu’ayant la peau dure trouvera solution car les autorités mettront tout en œuvre pour y parvenir. C’est dans ce cadre, a expliqué Stanislas Ouaro que la relecture du code pénal tient tout son sens.

« A la faveur de la relecture de la loi sur le code pénal, nous avons renforcé les mesures dissuasives à l’endroit des auteurs de ces genres d’acte. Il y a des sanctions qui vont jusqu’à l’emprisonnement des auteurs », a confié le ministre de l’Education nationale. Et de poursuivre qu’il faut aller au-delà des sanctions en sensibilisant davantage les populations sur les effets pervers du phénomène.
Pour le ministre Ouaro, après l’eau et le pain, le besoin fondamental c’est l’éducation. C’est pourquoi, il a loué la célébration de cette journée car elle permet à l’ensemble des acteurs qui œuvrent dans le domaine de la protection des droits de la jeune fille de réfléchir et envisager des actions en leur faveur.
Quant à l’intégration de l’éducation sexuelle dans les curricula scolaire afin de sensibiliser davantage les jeunes filles, le premier responsable de l’éducation nationale a expliqué que des réformes structurelles seront faites où il sera consacrer davantage de place à cet effet.

Pour le représentant résident de Plan International Burkina, Yaouba Kaigama la célébration de cette journée à travers des expositions photos consacrées aux grossesses précoces, a pour but de fait réfléchir les uns et les autres sur la situation des grossesses précoces.
« Ces photos viennent de partout à travers le monde. Quand vous voyez l’histoire de ces jeunes filles, cela fait beaucoup réfléchir. Et nous pousse à sensibiliser davantage sur les conséquences liées au problème », a dit Yaouba Kaigama.

Aussi, cette célébration a été pour les organisateurs de lancer la campagne « Aux filles, l’égalité » ou « Girls Get Equal ». Pour le représentant résident de Plan International, les jeunes filles font face à de multiples discriminations afin d’accéder à leur droit. A travers ce projet, a-t-il soutenu, cette discrimination va baisser un temps soit peu. « C’est un combat de longue à longue haleine. Mais nous allons continuer à sensibiliser davantage », a affirmé Yaouba Kaigama.

La célébration de cette journée a été un moment important pour les jeunes filles d’interpeller les premières autorités sur les différentes difficultés qu’elles connaissent.
Ainsi, Safiata Baguian, au nom de toutes les jeunes filles, a invité les gouvernants au respect des engagements pris en ratifiant les conventions, textes et loi internationaux et nationaux en leur faveur.
Issa KARAMBIRI