Journée mondiale de lutte contre le travail des enfants : « A 15 ans je devrais être au lycée et non dans un centre » Emilie Koudougou

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Tous les 12 juin de chaque année, depuis 2002, est commémorée la journée mondiale de lutte contre le travail des enfants au Burkina Faso. L’objectif est de contribuer à la mobilisation sociale contre le travail des enfants. Cette célébration  ambitionne réduire significativement l’ampleur de ce fléau d’ici à 2023. C’est dans cette optique qu’a eu lieu la cérémonie officielle de commémoration de cette journée  à Ouagadougou par le ministère en charge du travail et de la protection sociale.

Des récitations en rapport avec la paix, des sketchs sensibilisant sur le travail des enfants, un discourt émouvant invitant les parents à respecter leurs droits, ce sont entre autres les temps forts qui ont marqués cette cérémonie de commémoration de la journée mondiale de lutte contre le travail des enfants. Cette journée est une occasion pour le gouvernement, organisations de travailleurs et d’employeurs ainsi que toutes les personnes à travers le monde, de mettre en évidence la situation des enfants qui travaillent et de réfléchir sur les solutions au phénomène

 Plus de 152 millions d’enfants de 5 à 17 ans dans le monde sont astreints au travail des enfants et 73 millions d’entre eux effectuent des travaux considérés dangereux selon l’organisation internationale du travail en septembre 2016.

Emilie Koudougou 15 ans, représentante des enfants à cette journée, aurait voulu comme tous ses autres camarades du même âge être au lycée. Mais hélas, elle s’est  retrouvée, par faute de moyens financiers, travailleuse à la carrière de Pissy avant d’être recensée et placée dans un centre pour sa formation en  couture.

Par sa voix et celle de tous les enfants qui n’ont pas eu la même chance qu’elle, elle souhaite que tous les enfants qui sont toujours dans cette situation difficile de travail, dans les sites d’orpaillage, les carrières et travaux champêtres, soient retirés et que la chance leur soit donnée d’aller à l’école ou dans des centres de formation aux métiers.

Elle conclut en sollicitant au nom de tous les enfants que des mesures soient prises pour dire “non et non” aux pires formes de travail et à l’exploitation des enfants.

Pour le représentant du ministre en charge du travail et de la sécurité sociale, Jean Marie Sompougdou, une nouvelle stratégie a été mise en place pour une orientation des différentes interventions en matière de lutte contre le travail des enfants. Cette vision globale est de réduire l’ampleur du phénomène d’ici à 2023, ajoute t-il.

Et dans ce cadre, diverses activités de mobilisation sociale sont prévues sur le terrain. On a des sorties de sensibilisation sur le travail des enfants dans le secteur informel, un atelier de concertation et de sensibilisation sur les stratégies d’approches à développer, des concours de dessin et de rédaction à l’attention des enfants et des émissions et jeux radiophoniques sur le travail des enfants.

Rooelison Arisoa, représentant de l’UNICEF et des partenaires techniques et financiers, affirme en ces termes « chers enfants, la lutte que nous menons aujourd’hui est pour votre plein épanouissement et pour que vous ayez un avenir radieux. C’est  notre devoir et c’est votre droit ». Elle poursuit en invitant les enfants à cultiver la discipline, le travail, l’honnêteté, le civisme gage de succès pour eux.

Cette journée mondiale de lutte contre le travail des enfants se tient sous le thème : «  la seule chose qu’un enfant devrait faire est son imagination ».

                                                           Aminata GANSONRE

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