Journées spéciales de la planification familiale: l’ABBEF au cœur de la sensibilisation

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En marge de la journée mondiale de la population, l’Association Burkinabè pour le Bien Être Familial (ABBEF), a initié des journées spéciales de la planification familiale gratuite les 16 et 17 juillet 2018, pour promouvoir la santé sexuelle et reproductive. Un tour au siège de la structure nous a permis de savoir que la sensibilisation doit s’intensifier auprès des hommes car elles sont nombreuses les femmes obligées d’utiliser les contraceptions en cachette pour pouvoir espacer les naissances et s’épanouir dans la maternité .

Il est  10H30 lorsque nous arrivons au siège de l’Association Burkinabè pour le Bien-être Familial à Ouagadougou. A l’entrée, nous apercevons des femmes qui arrivent ou qui repartent à la maison après avoir bénéficié d’une consultation gratuite. Une vingtaine de femmes attendent aussi dans la salle.  Une d’entre elles nous fait savoir qu’elles étaient le double autour de 8h-9h. A l’instant,  trois femmes sont d’accord pour s’entretenir avec nous.

Sarata Nikiema, leader communautaire à l’ABBEF

Sarata Nikiema, toute joyeuse et accueillante  est un leader communautaire à l’ABBEF. Elle sensibilise les femmes des quartiers périphériques sur la planification familiale. Comme nous l’avons constaté, elle est assise à côté d’un groupe de femmes qu’elle a référé à l’ABBEF à l’occasion de ces journées de gratuité. Les leaders communautaires étant ‘’les yeux et les oreilles’’ de l’ABBEF dans la communauté. « Aujourd’hui beaucoup de femmes se rendent compte que la planification familiale est très importante pour leur épanouissement. Au début, j’avais beaucoup de difficultés à les mobiliser dans les quartiers. Je suis là ce matin avec une quinzaine de femmes, dont l’âge est compris entre 20 et 35 ans. Certaines sont là pour placer des méthodes et d’autres pour des contrôles. Moi-même, j’ai placé un stérilet et je n’ai aucun problème», affirme-t-elle.

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A la suite de Sarata, s’est exprimée Salimata Ouédraogo. Mère de trois enfants. Elle dit avoir placé la norplant, après une expérience avec la pilule et l’injectable.  Selon ses confidences, elle veut  faire une  pause avant de décider d’enfanter à nouveau ou pas.


La 3e à prendre la parole, Zalissa Ouédraogo, dit avoir placé également le stérilet après quatre maternités. « Je sais que la contraception a des avantages et suis venue ce matin écouter les conseils qu’on donne », se réjouie-t-elle.

En pleine démonstration, l’animatrice sociale de l’ABBEF, Hélène Konseiga explique aux femmes les différentes méthodes de contraception, avec une insistance particulière sur le stérilet. « Lors de nos sorties mobiles en périphérie, nous nous rendons compte que les femmes ont peur d’utiliser le stérilet. Elles disent par exemple que c’est le stérilet qui donne le cancer du col de l’utérus ou ne comprennent pas quand on leur dit que le stérilet exige de la propreté. C’est pourquoi, il faut beaucoup communiquer sur son utilisation pour éclairer les femmes », indique-t-elle.

Hélène Konseiga, animatrice sociale à l’ABBEF

Dans sa mission d’animatrice sociale, Hélène organise des séances de causeries débat, de projection de films et donne surtout des conseils aux femmes sur le choix de la méthode et sur tout ce qui concerne la vie sexuelle et reproductive. « En planification familiale, nous recevons au moins 30 femmes par jour, un nombre qui peut doubler en période de campagne. Les méthodes couramment utilisées par les clientes sont la pilule, l’injectable, l’implant », explique-t-elle.

Bon nombre de femmes  n’ont toujours pas accès aux méthodes contraceptives, en partie à cause du refus de leurs conjoints

Cependant, il faut noter que bon nombre de femmes  n’ont toujours pas accès aux méthodes contraceptives, en partie à cause du refus de leurs conjoints. A entendre l’animatrice sociale, celles-ci sont obligées de placer les contraceptions en cachette pour pouvoir espacer les naissances et s’épanouir dans la maternité. « C’est quand vous allez en milieu rural ou en périphérie que vous vous rendez vraiment compte que les femmes souffrent. Sur 100 femmes qui n’utilisent pas de contraception, les 70 disent que cela est dû au refus de leurs époux », se désole-t-elle.

Durant ces deux journées spéciales de planification gratuite, Helène Konseiga envisage recevoir au moins 100 femmes. Ce sont là des occasions pour rappeler aux femmes que la planification familiale est un droit et les amener à prendre conscience qu’elles doivent être les premières  à se préoccuper de leur santé sexuelle et reproductive.

Assétou Maiga

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