Kady Zagré /Ouédraogo fait partie des figures qui comptent dans le domaine du Bâtiment et des travaux publics (BTP). Diplômée en comptabilité, elle a réussi à s’imposer dans le BTP où les hommes règnent en maîtres absolus.
Elle a tout appris dans l’ombre de son père. Terrassement, couche de fondation, couche de base, enduit, structures de chaussées, accotements, enduit bicouches…, aucun de ces jargons des chantiers n’a de secret pour Kady Zagré. « J’ai beaucoup appris sur les chantiers de mon père. J’ai appris à monter un dossier d’appel d’offres. Je regardais mon père faire, j’ai tout appris avec lui…», reconnaît-elle.
Son destin va évoluer très vite lorsqu’en 2001, la mort lui arrache son père, l’homme auprès de qui Kady a appris le b.a.-ba du BTP. Fille aînée de la famille, elle ne se laisse pas abattre par le chagrin. Kady met à profit ce qu’elle a appris de son père. Elle se charge des atouts de ce dernier et des bénédictions de sa famille pour lancer sa société Socozaf.
Même si elle a évolué dans l’ombre de son père, Kady Zagré est parvenue à se construire une carrière et un nom dans le domaine du BTP.
Derrière sa beauté éclatante, son sourire communicatif et son franc-parler, se cache une femme aux grandes ambitions. « J’étais tout le temps sur les chantiers de la place. Depuis, le BTP n’a plus de secret pour moi. Souvent on pensait que c’était moi le chef de chantier », confie-t-elle avec sourire.
Seul le travail est le secret de la réussite
Même si Kady Zagré doit en partie sa réussite à son père, son évolution est le fruit de beaucoup de sacrifices, de nuits blanches à travailler sur des appels d’offres. « Je n’avais pas de jours de repos. Tous les jours, je me consacrais ardemment à l’exécution de mes tâches parce qu’il me fallait coûte que coûte relever le défi », raconte la directrice générale de Socozaf. Pour elle, le travail est le secret de toute réussite. « Il n’y a pas de travail d’hommes ou de femmes. Il faut se donner de la volonté et de l’envie pour réussir. C’est la condition de toute ascension», dit-elle.
Socozaf compte 60 employés permanents, sans compter les contractuels. Les routes de Kaya, Boussé, Ouahigouya, Tenkodogo, Koupéla, et bien d’autres à travers le Burkina Faso, portent les empreintes de la société. « Nous avons également fait beaucoup de réalisations surtout dans le génie militaire où nous avons construit entre autres des casernes militaires. Aussi, nous avons réalisé des directions régionales de police au profit du ministère en charge de la Sécurité », explique-t-elle.
Aujourd’hui, l’expertise de l’entreprise de Kady Zagré se vend à l’international. En Côte d’Ivoire par exemple, elle a, à sa charge, la réalisation de l’un des plus grands centres commerciaux d’ Adjamé dans la ville d’Abidjan. « Nous sommes présentement en phase finale dans la construction de ce centre commercial qui est un bâtiment à trois compartiments comportant un sous-sol », explique la PDG de Socozaf.
L’import-export, une autre compétence de Kady Zagré
La patronne de Socozof ne se contente pas seulement de ses prouesses dans la construction des routes et des bâtiments. Elle s’intéresse aussi à l’import-export. Ainsi, à travers sa société Safaya Internationale qui a vu le jour en 2015, elle s’investit dans la commercialisation de matériels électriques et de télécommunication, de matériels médicaux…Toute chose qui a fait d’elle l’une des partenaires clés de la Sonabel.
Safaya Internationale s’est lancée sur le marché, depuis un certain temps, avec une gamme de produits alimentaires de marque « Okadi », composée de concentrés de tomates, de riz, de boîtes de sardines, de couscous, de macaroni et de spaghetti.
Le regard tourné vers l’avenir, cette mère de quatre enfants n’entend pas s’arrêter là. « J’ai encore des aspirations. Je ne suis qu’à une étape de mes ambitions et je rêve encore de faire plus grand », affirme la PDG de Safaya Internationale.
Eu égard à tous ses efforts et ambitions, le choix porté sur Kady Zagré par ses paires pour diriger l’Association des femmes opératrices économiques du Burkina Faso est bien plus que justifié.
Issa KARAMBIRI