La période de chaleur bat son plein à Ouagadougou avec pour corolaires, les coupures intempestives d’électricité, les insomnies, le stress et même des maladies. Mais sous ce soleil brulant du mois de mai on trouve des gens qui se frottent les mains: ce sont les femmes de Nioko 2 . La vente de glace est devenue une véritable opportunité d’affaires pour elles.
Elles sont au bord du marché de Nioko2 sur l’axe Ouagadougou-Kaya. Alignées avec leurs glaciaires remplies de glace, ces femmes sont aux aguets avec l’ultime objectif de vendre la glace aux usagers de la route en ces moments de chaleur. Si celles-ci ne courent pas après un client sur un engin à deux roues, c’est à l’arrêt d’un véhicule qu’elles profitent pour faire faufiler leurs marchandises par la vitre. A y voir de près, c’est un commerce bien choisi par ces femmes, du moins pour l’instant et si on peut le dire, elles sont à la place qu’il faut, un espace stratégique bien fréquenté et animé.
Anne Lankoandé est l’une de ces femmes vendeuses de glace. Un travail qu’elle depuis deux ans et qui est sa principale source de revenus depuis le mois de mars. Dès 8h du matin, elle sillonne les quartiers Bendogo, Dassagho et Kossodo pour se ravitailler en glace qu’elle prend dans des familles. Elle s’installe au marché aux environs de 10h-11h et y reste jusqu’à 22heures du soir. Elle fait deux à trois voyages dans la journée pour se ravitailler. « Je prends pour 2000FCFA dont l’unité à 25FCFA et je revends à 50FCFA. Je peux faire un bénéfice de 100% et en fonction du nombre de voyages que je fais, le bénéfice est satisfaisant », confie- t-elle.
Pareillement, Ramata à notre arrivée, était déjà prête pour un 2e tour de voyage à vélo. Tellement pressée qu’elle n’a pas le temps de nous écouter. Elle se contente juste de nous faire savoir qu’elle est satisfaite de son bénéfice de 100% qu’elle vient d’engranger avec son premier voyage.
« Avec la vente de glace, je gagne un peu d’argent. Par jour, je prends pour 5000FCFA ou 7500FCFA. Ce ne jamais fatiguant de faire plusieurs aller-retours quand on sait que ses efforts sont récompensés», avoue Évelyne Ouédraogo avec joie.
Vu qu’il s’agit d’une activité temporaire, ces femmes disent mettre le paquet pour avoir le maximum d’argent. « On a commencé au mois de mars et d’ici juin, les premières pluies vont tomber et personne ne va payer de la glace », ajoute Anne Lankaondé.
Bien que certains de leurs clients les trouvent harcelantes, ils admirent tout de même leur courage à se battre. « Elles sont à encourager parce qu’elles soutiennent leurs époux et sont là toute la journée », soutient ce monsieur.
A voir cette détermination et toute l’énergie qu’ont ces dames à héler les usagers de la route, à courir au milieu de la voie à leur risque et péril, même si on a l’impression qu’elles veulent voir perdurer la période de chaleur à leur profit; tout laisse à admirer ces femmes burkinabè qui marquent, qui impressionnent et qui forcent de l’admiration en recherchant à tout prix une indépendance financière.
Assétou MAIGA