La question de l’immigration des Africains en Chine était au cœur d’une conférence à l’université de Ouagadougou le 22 juin dernier sur le thème « Mobilité africaine en Chine : Une aventure risquée ». La directrice de recherche à l’IRD, Sylvie Bredeloup, principale animatrice de ladite conférence a donné des éclairages quant à l’exode des africains vers la Chine.
Nombreux sont les africains qui ont trouvé en la Chine occidentale, un eldorado. Ils usent de plusieurs astuces pour s’y rendre. Nigérians, Sénégalais, Maliens, Guinéens…, tous y vont dans le seul but selon Sylvie Bredeloup pour se faire de l’argent.
Les plus nombreux parmi ces immigrés sont les Nigérians suivis des Maliens ensuite des Guinéens. A en croire la conférencière, la première vague de ces immigrés a débarqué en Chine comme des étudiants avant de se transformer en commerçant voire en interprète. Ensuite, vient la vague de ceux qui sont arrivés en chine sous le voile de visiteurs avant de se convertir aussi en commerçants.
Dans cette expédition pour la Chine, les femmes ne sont pas en reste. La migration féminine, selon les propos de l’anthropologue concerne les femmes ayant accompagné leur mari. Par la suite, certaines femmes sont devenues des restauratrices dans des endroits bien déterminés précisément dans les étages où des bureaux ont même été transformés à cet effet.
Les femmes chinoises sont attirées par les africains
« Cela pour dire qu’il n’y a pas de trader femme. Les traders sont toujours des hommes. Il y a des femmes qui travaillent avec leur mari en assurant le secrétariat. On peut dire qu’il n’y a pas de migration féminine dans ce sens », relate-elle.
Plusieurs difficultés s’opposent à ces migrants. Quelque soit le nombre d’années passés en terre chinoise, l’africain ne peut en aucun cas bénéficier de la nationalité de ce pays. Par contre, il est lui permis de se marier aux femmes chinoises et d’avoir des enfants qui, du coup sont chinois. « Les femmes chinoises sont attirées par les africains. Ces femmes qui sont devenues les épouses des africains travaillent pour eux en jouant souvent le rôle d’intermédiaire », avoue Sylvie Bredeloup.
Les émigrés font face à cette « bête » qu’est le racisme
Aussi, une autre difficulté s’offre aux immigrants. Le racisme comme dans plusieurs autres pays, les émigrés font face à cette « bête » qu’est le racisme. Toute chose qui réduit par moment leur champ de liberté. Alors, la plupart du temps, confie la chercheure, les migrants se regroupent par nationalités afin d’être plus fort.
Nonobstant, les relations sombres entre la Chine et le Burkina Faso, certains ressortissant Burkinabè y résident. On les retrouve dans le commerce tout comme les Maliens, les Nigériens, les Guinéens.
Selon l’enseignant à la faculté de Sociologie, Augustin Palé, « Mobilité africaine en Chine : Une aventure risquée » est une thématique nouvelle sur les questions de l’immigration. Cette conférence, selon lui donne beaucoup d’éclairages sur la question de la migration des africains.
Issa KARAMBIRI