Pour permettre d’appréhender le champ de la nutrition qui implique beaucoup de secteurs de développement, Bernard Maire et Yves Martin-Prével ont porté le choix de coordonner un livre sur la nutrition dans un contexte de globalisation. Un ouvrage qui paraît sous la décennie d’action des Nations Unies pour la nutrition 2016-2025.
Les défis d’une bonne nutrition s’imposent dans un contexte de mondialisation marqué par les objectifs du développement durable (ODD). Pour le coordonnateur de l’ouvrage, « La nutrition dans un monde globalisé », Yves Martin Prével, une bonne nutrition va au-delà de la sécurité alimentaire et beaucoup de secteurs de développement sont concernés par la nutrition.
Les problèmes de nutrition selon Prével sont de plus en plus nombreux et vont au-delà de la sous-nutrition. C’est pourquoi, on parle aujourd’hui de malnutrition dans toutes ses formes.
Selon les explications de Martin Prével, la crise vécue par le Niger en 2005 sur la production agricole amoindrie dans le pays n’expliquait pas la malnutrition des habitants dans les zones concentrées. Et cela a permis à la communauté internationale de se rendre compte qu’il ne suffisait pas que la nourriture soit produite pour qu’elle profite à l’ensemble de la population.
Assurer une bonne nutrition va même bien au-delà de la sécurité alimentaire. « Les recherches menées jusqu’ici montrent qu’une période est particulièrement cruciale dans la vie d’un individu : celle des 1000 jours », qui commence à la conception et court jusqu’à la fin de la deuxième année de vie du jeune enfant.
L’amélioration de la nutrition pendant cette période présente les meilleurs bénéfices à court et long terme », a-t-il expliqué.
Le Plan d’action de l’OMS pour la nutrition des mères et de leurs jeunes enfants (2014) définit un ensemble de cibles à atteindre en 2025 : 50 % de réduction du taux d’anémie chez les femmes en âge de procréer ; 30 % de réduction de l’insuffisance pondérale à la naissance ; porter les taux d’allaitement exclusif au sein au cours des six premiers mois de la vie à au moins 50 % ; réduire de 40 % le nombre d’enfants de moins de 5 ans présentant un retard de croissance; réduire et maintenir au-dessous de 5% l’émaciation chez l’enfant ; enfin éviter toute augmentation du pourcentage d’enfants en surcharge pondérale.
Ces cibles sont également intégrées dans l’Objectif de développement durable numéro 2. Cependant les problématiques de la nutrition sont multi-factorielles. C’est pourquoi, l’approche et les réponses doivent être multi-sectiorielles : agriculture, santé, éducation, eau potable et hygiène, droits des femmes…
Source : www.ird.fr