‘’L’arrière-cour’’, un film documentaire d’Inès Oreli Sorgho réalisé a été porté à l’écran pour le bonheur des participants aux journées cinématographiques de la femme africaine de l’image ce 4 mars 2018 au CENASA.
Jeune réalisatrice burkinabè sortie de l’Institut supérieur de l’image et du son (ISIS), Inès Sorgho à travers son documentaire intitulé ‘’L’arrière-cour’’ réalisé en 2015 veut défendre l’image de la femme de cinéma. Elle pose le problème des professionnelles de l’image dans leur vie de couple et montre que cinéma et vie de couple peuvent bien faire bon ménage.
Partant du fait que le cinéma est vu comme un milieu de débauche, pervers et que les femmes qui épousent ce métier sont considérées comme, faciles vulgaires, célibataires et insupportables ; le tour de caméra d’Inès chez des réalisateurs, réalisatrices, critiques de cinéma, camerawomen, comédiennes, maquilleuses, etc., va permettre de voir des exemples de succès et d’avoir un regard positif de cet univers cinématographique.
Ces hommes du cinéma interviewés diront que l’actrice qui figure dans le film est avant tout un personnage à qui, on incarne un rôle, ce qui est tout autre dans la réalité. De ces témoignages ressortiront également que la ‘’femme de cinéma est une femme responsable’’, consciente de son rôle d’épouse et de mère dans la famille et aussi de sa réussite professionnelle. C’est pourquoi, la communication et la compréhension mutuelle dans le foyer restent les fondements essentiels.
‘’Je ne crois pas à la promotion de canapé dans le cinéma’’
Kadi Traoré, comédienne figurant dans le film dira que dans tous les domaines de la vie, hormis le cinéma, le harcèlement sexuel existe et il revient aux femmes de savoir s’en tenir. C’est pourquoi, elle invite les jeunes filles à prévaloir l’excellence et le travail bien fait. De son avis, la promotion de canapé est révolue et aujourd’hui les femmes doivent s’illustrer dans le cinéma dignement.
A l’issue de ces 26 minutes de détente, des cinéphiles ont laissé apparaître également leurs sentiments, bien que la réalisatrice Sorgho ne soit pas présente.
Delphine Yerbanga, Présidente de Africadoc Burkina
« C’est vrai que les femmes sont victimes de ces préjugés dans le cinéma, qui disent que les femmes ne peuvent pas arriver par leurs compétences professionnelles. Quand tu arrives à réaliser un grand film, certains pensent que c’est parce que tu t’es offerte à un réalisateur ou un producteur pour y parvenir. Mais, ce n’est pas toujours le cas, il y a des gens qui travaillent honnêtement et qui gagnent dignement leur vie ».
Mouna N’Diaye, actrice, réalisatrice
» La formation est très importante. Pour les femmes qui suivent une formation, on le voit dans la qualité de leurs prestations et dans la qualité des films qu’elles nous proposent. Je n’ai jamais été confrontée à des situations où je dois faire promotion de canapé. On n’est pas obligé de jouer un film en monnayant son corps et en vendant son intimité. On est maître de notre image et de notre corps ».
Fabienne Bichet, directrice de casting en France
Elle illustre son propos par une leçon de vie : »il y a une actrice dans les années 1980 qui s’est beaucoup donnée à la facilité au lieu de chercher à bien se former. Aujourd’hui elle est âgée de la soixantaine et comme elle n’a pas su développer son arme, elle n’arrive plus à tourner de films ».
Voici des témoignages qui invitent davantage les femmes à s’imposer dans le cinéma de par leur professionnalisme et en toute dignité. c’est ainsi qu’elles seront des références pour les jeunes générations et le cinéma africain aurait gagné.
Assétou Maiga