Le journalisme à l’heure du terrorisme: le CSC recommande la prudence

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Le traitement de l’information liée aux questions sécuritaires, les relations Médias et Forces de défense et de sécurité, les rapports Média, religion et terrorisme, ce sont entre autres, les thèmes qui

ont été abordés au cours d’une formation organisée par le Conseil supérieur de la Communication(CSC) à l’intention des hommes et femmes de médias le vendredi 28 juillet dernier.

Selon le directeur général de l’observation des médias et des études au CSC, Jean Paul Toé, le traitement de l’information lié au terrorisme impose des réflexions continues tant les pratiques des terroristes et les législations sont en constante évolution.

 « Le journaliste doit se méfier de lui-même, de ses propres préjugés, éviter de diffuser des informations de nature à compromettre les efforts des Forces de défenses et de la sécurité et mettre en danger les otages ou porter atteinte à la dignité de la personne humaine », fait savoir Jean Paul Toé.

Et d’inciter les journalistes à ne point faire l’apologie des terroristes à travers la publicité gratuite. En ce sens, il s’est montré clair en prenant l’exemple du journal Français Le monde qui a décidé de ne plus montrer les images des terrorismes. Une autre difficulté à laquelle les acteurs du traitement de l’information doivent faire beaucoup attention est le direct.

« Quand un attentat se produit, les médias notamment les chaînes de télévision accordent une priorité au direct. Pourtant, les pièges des rumeurs, de la désinformation, de l’émotion sont omniprésents. La probabilité de commettre des manquements est élevée dans le cadre du direct », a note le juriste.

               Militaires et journalistes doivent travailler ensemble

Pour le directeur de la communication et des relations publiques de la gendarmerie nationale, le capitaine Hervé Yé, les relations tendues souvent constatées entre les journalistes et les FDS se justifient par l’ignorance du métier de l’autre.

Nonobstant ces rapports complexes entre les deux corps de métiers, le Capitaine Yé avoue que la collaboration est plus que nécessaire. Pour ce faire, au cours de sa communication intitulé « Média et forces de défense et de sécurité : quelle collaboration pour la consolidation de la paix sociale », il a invité les journalistes à comprendre les agents de sécurités.

 « 50 journalistes autour d’un point sensible avec de multiples appareils tend vers un cauchemar pour les chargés de sécurité. C’est simplement ingérable », lance-t-il.

Quant au capitaine Bertrand Dakissaga de la direction de la communication et des relations publiques des armées, il a pour sa part exhorter les hommes de la presse connaître l’institution militaire. Toute chose qui, selon lui facilitera davantage la tâche aux journalistes dans l’exercice de leur profession.

 « Ce ne sont pas toutes les informations que l’on peut publier. Une fois que vous connaitrez l’institution, vous comprendrez aisément cela », a-t-il déclaré à l’intention des participants.

Revenant sur les rapports religion et terrorisme, le Dr Oualilai Kindo a fait savoir qu’il y a lieu de dissocier terrorisme et islam. « Tous ces pseudos terrorismes ne sont point des religieux qui tuent au nom de la religion islamique bien que certains se proclament musulmans », a-t-il regretté.

Pour vaincre cette nébuleuse, le Dr Oualilai, suggère aux médias de mieux connaître la stratégie et les intentions des terroristes avant de couvrir leurs actes.

« Attribuer aux terroristes le qualificatif de djihadiste revient à légitimer leur funeste besogne », a-t-il expliqué avant d’inviter les hommes de média à comprendre la nature polysémique de ce genre de termes afin de pourvoir utiliser des mots pour exprimer leurs propres visions.

                                                                                                          Issa KARAMBIRI

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