Outiller les femmes journalistes en leadership, c’est l’objectif de la formation initiée par le Centre national de presse Norbert Zongo (CNP/NZ) en collaboration avec la cellule genre de l’association des journalistes du Burkina (AJB). Un atelier s’est déroulée à cet effet le vendredi 21 Juin 2019 à Ouagadougou.
Au nombre de 25, les femmes journalistes de la presse écrite, en ligne, audiovisuelle des médias publics et privés du Burkina ont activement pris part à la formation organisée à leur intention. Cet atelier visait à outiller les femmes journalistes sur les notions de leadership féminin ainsi que sur la prise de parole en public. Il s’est agi de faire connaitre aux participantes les caractéristiques du leadership, ses qualités et fonctions, les techniques de prise de parole en public ainsi que l’apport du journaliste leader dans le management des médias.
Constituée de plus de 52% de femmes, la population du Burkina Faso reste un univers dirigé par les hommes. Seulement 15% de femmes occupent des postes dans les sphères décisionnelles. Les médias ne sont pas épargnés par cet écart entre l’homme et la femme. Une étude commanditée par le CNP/NZ en 2016 sur « la place et l’image des femmes journalistes dans les médias burkinabè » révèle que les femmes étaient peu représentées et occupaient aussi peu de postes de responsabilité.
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Sur les 1030 travailleurs des 140 médias visités, 261 étaient des femmes soit un taux de 25,33%. Dans ce lot, seules 54 femmes occupaient des postes de responsabilités.
Au cours de la formation, les femmes journalistes ont souligné les raisons de ce faible taux de représentativité ainsi que les freins au leadership féminin. Il s’agit entre autre du manque de confiance en soi, du manque de confiance des responsables, des clichés sur le rôle de la femme dans les médias, de la paresse physique et intellectuelle, des contraintes familiales, du manque d’audace, etc.

« On peut exploiter sa féminité pour être leader et influencer sa communauté » estime le formateur Abdoul Azize Bamogo. Les participantes ont trouvé des solutions pour booster leur leadership. Désormais, elles prendront des initiatives porteuses pour leurs médias, défendront leurs idées, se formeront davantage et liront des œuvres de références. Elles proposeront également des initiatives rédactionnelles réservées aux hommes (politique, sport, économie). Du côté familial, les femmes journalistes s’engagent à clarifier les contraintes professionnelles du travail avec leurs conjoints, planifier et mieux organiser leurs tâches familiales.
Le coordonnateur du CNP/NZ, Abdoulaye Diallo, a profité de l’occasion pour annoncer l’édition 2019 du prix de la meilleure journaliste burkinabè. Le prix est ouvert à toute journaliste professionnelle et les genres concernés sont l’interview, le reportage ainsi que l’enquête. La date limite de dépôt des œuvres est prévue pour le 30 septembre 2019 à 18 heures.
Faridah DICKO