Au Burkina Faso, la tendance est à mener des actions en faveur de l’implication des femmes dans toutes les sphères de décisions. Dans cette optique, des fora sont régulièrement organisés en vue de susciter et de booster le leadership des jeunes filles. Le bien fondé de telles actions n’est plus à démontrer, mais parait se heurter à un adversaire, et non des moindres, la femme elle-même.
« L’obstacle majeur au leadership des femmes réside dans le fait qu’elles se contentent du peu qu’elles ont »
La Ministre du développement de l’économie numérique et des postes, Fatimata OUATTARA/SANON l’a d’ailleurs si bien fait remarqué lorsqu’elle a affirmé lors du Forum de l’emploi et de l’entreprenariat féminin (FEEF) tenu le 30 mars à Ouagadougou, que l’obstacle majeur au leadership des femmes réside dans le fait qu’elles se contentent du peu qu’elles ont.
Mais qu’est ce qui pourrait justifier ce statut quo dans lequel certaines femmes semblent manifestement se complaire ? Au risque de nous perdre dans de veines conjectures et sans être doté d’un pouvoir de télépathie qui nous permettrait de partager leur pensée, nous estimons que la cause qui parait la plus évidente en dehors du manque de confiance en soi, c’est la crainte de ce qu’être une femme leader implique.
En effet, sous nos cieux, le leadership est perçu comme un couteau à double tranchant eu égard d’une part aux absences régulières qui en découle et qui sont selon une certaine opinion inadmissible pour une femme ; et d’autre part à l’inévitable impact que cela occasionne sur la vie de famille. Ces arguments somme toute légitimes, peuvent être surmonté en privilégiant la communication avec l’époux ou le conjoint. Il faudrait toutefois au préalable que « ces monsieur » dominent leurs appréhensions, seule condition pour apporter leur soutien à leur épouse. Dans ce sens nous gardons encore en mémoire ces propos de la directrice de Africa tomorow, Bintou DIALLO, qui sur un ton quelque peu humoristique affirmait aux participantes du FEEF 2019, « Soyez patientes ! Choisissez bien vos maris ! »
« Soyez patientes ! Choisissez bien vos maris ! »
Il appartient donc aux femmes de prendre conscience qu’elles seules détiennent les clés de leur épanouissement. Elles devraient se départir de leur crainte et oser impacter leur communauté. Cela éviterait aux instances publiques de recourir aux politiques de quotas genre pour voir émerger une élite féminine dans les sphères décisionnelles.
Roseline SOMA