La 17ème session ordinaire du Conseil national de Lutte contre le Sida et les IST a eu lieu ce jeudi 25 octobre 2018 à Ouagadougou en présence du président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré et des partenaires techniques et financiers .
Selon la représentante des partenaires techniques et financiers, Anne Vincent, malgré les résultats encourageants et louables dans la lutte contre le SIDA et les IST, il reste encore des efforts très important à faire.
« Plus de 12 000 personnes portant le virus ne connaissent pas encore leur état sérologique, plus de 2000 enfants détectés positifs ne sont pas encore sous traitement et 3000 autres portant le virus ne sont pas encore détectés et enfin plus de 80% de personnes sous traitement anti virale ne connaissent pas leur charge virale », a t-elle regretté .
Cependant, a reconnu Anne Vincent, la mise en œuvre du plan de rattrapage a permis de donner un coup d’accélération et de mettre le pays sous l’orbite de l’atteinte des « objectifs du triple 90 ».
Selon le Dr Fatoma Farama, les résultats du bilan à mi-parcours (2016-2020), sont« globalement satisfaisants ». Il a, en outre fait savoir que pour le Burkina Faso dans la mise en œuvre de l’objectif « 90-90-90 », des efforts ont été consentis au niveau du dépistage qui montrent qu’au premier « 90 », 94 000 personnes séropositives soit , 88,88% connaissent leur statut sérologique.
En termes d’évaluation, le président du Faso par ailleurs, président du Conseil national de lutte contre le sida et les IST, a indiqué que les actions énergiques engagées par le gouvernement, les acteurs sociaux communautaires et privés, avec l’appui de l’ensemble des partenaires techniques et financiers ont produit des résultats encourageants en termes de stabilité du niveau de l’infection par le VIH, de prise en charge des personnes infectées et affectées.
« Néanmoins, une analyse approfondie de ces données appelle à plus de vigilance et de discernement » a reconnu le Chef de l’État, qui a appelé au développement de stratégies innovantes pour augmenter la détection des cas de VIH par un accès plus large des populations cibles aux services de dépistage.
10.457 personnes séropositives ignorant leur statut restent à retrouver
Au cours de cette rencontre, il a été signifié que 10.457 personnes séropositives ignorant leur statut restent à retrouver. Au second « 90 », des efforts restent à faire car le niveau atteint est de à 78%.
Aussi, en dépit du progrès réalisé dans la lutte contre le fléau,a soutenu Dr Anne Vincent, le Burkina aurait manqué une opportunité si les objectifs des « 3 fois 90 » et de l’élimination de la transmission du VIH de la mère à l’enfant n’est pas atteint en 2020. En effet, il ressort que concernant la mise sous traitement des enfants et des adolescents et la décentralisation effective du traitement, des efforts restent à fournir.
Certes, le bilan à mi-parcours du Programme Prévention de la Transmission mère-enfant (PTME) fait état de progrès s’étendant jusqu’ aux CSPS. Mais pour la représentante des partenaires techniques et financiers, le manque cruel de ressources et de capacité des organisations de la société civile constituent encore un blocage. A la suite de d’une tournée dans la région du nord, Anne Vincent a fait savoir que le taux d’accès à la consultation prénatale malgré les efforts du gouvernement, est encore très faible.
Ce, à cause du « phénomène seguenogo », un exemple parmi tant de tradition qui ferme le programme d’élimination de la transmission de la mère à l’enfant.
Le Burkina Faso jouit d’une attention particulière au niveau international à tel enseigne qu’il est cité comme un modèle dans la sous-région.
Aux termes des travaux de cette 17ème session ordinaire, il a été soulignée la nécessité de relevée le niveau de réalisation de la charge virale de personnes vivant avec le VIH, d’améliorer le niveau de financement des associations tout en envisageant le retrait des partenaires techniques et financiers. Enfin les acteurs ont noté l’apparition de nouveau groupe à prendre à charge en l’occurrence les personnes vivant avec un handicap et ceux du milieu carcéral.
En dépit de tout cela, Anne Vincent a expliqué que le Burkina Faso jouit d’une attention particulière au niveau international à tel enseigne qu’il est cité comme un modèle dans la sous-région pour la lutte contre le VIH avec un taux de mobilisation d’environ 86%.
Achille ZIGANI
Crédit photo: Présidence du Faso