Ce jeudi 9 août 2018, se tient à Ouagadougou une journée de sensibilisation et de plaidoyer sur les mutilations génitales féminines et les mariages d’enfants avec le personnel féminin des forces de défense et de sécurité (FDS), sous la présidence de la Première Dame, Sika Kaboré.
Les mutilations génitales féminines et les mariages d’enfants sont toujours une réalité au Burkina Faso nonobstant les multiples sensibilisations et les mesures prises par les autorités en la matière. Le Groupe d’Action de Lobbying et de Plaidoyer(GALOP) que coordonne l’épouse du chef de l’Etat Sika Kaboré, entend apporter sa touche dans cette lutte.
« Ce groupe est né de la volonté et de l’ambition d’apporter une part contributive à la lutte engagée dans notre pays pour mettre fin à ces pratiques avilissantes », a expliqué Sika Kaboré. Et de poursuivre que la présente journée de sensibilisation et de plaidoyer avec le personnel féminin des forces de défense et de sécurité entre le cadre d’une série d’actions et s’inscrit dans la dynamique de cette chaîne de solidarité.
Le Burkina Faso, selon la première dame, occupe la 5ème place au niveau mondial en ce qui concerne les mariages d’enfants. En 2015, a-t-elle précisé, les mutilations génitales féminines étaient estimées chez les femmes de 15 à 49 ans, à 67,3% avec tout de même une tendance à la baisse chez les enfants de 0 à 14.
« Les mutilations génitales féminines comme les mariages d’enfants ont des conséquences désastreuses sur la vie des victimes et constituent des facteurs négatifs pour le développement du pays. Ces conséquences sont entre autres les traumatismes physiques, psychologique, les séquelles, les fistules, les prolapsus», a-t-elle déploré.
Quant à la présidente de l’ONG Voix des femmes, Mariam Lamizana, elle a indiqué que la chaîne de solidarité concerne l’ensemble des couches sociales et socio-professionnel. « Le personnel féminin des forces de défense et de sécurité ont leur mot à dire, en tant que professionnelles chargées de la sécurité et en tant que mères de famille », a-t-elle confié. Et d’ajouter que ce qui est demandé à ces femmes, c’est leur implication à tous les niveaux tant familial qu’environnemental.

Les concernés de leur côté, sont bien conscientes de la lourdeur de la tâche qui leur incombe. Elles saluent d’entrée l’initiative qui est d’ailleurs un engagement commun pour lutter contre l’excision et les mariages d’enfants.
«Nous sommes des mamans, nous avons des enfants. Parmi nous aussi, il y a des victimes de ces mutilations, donc nous allons accompagner le gouvernement dans cette lutte », a rassuré l’assistante de police, Barkissa Sama.
Le changement de comportement nécessite certes une patiente et des actions à long terme, mais à côté, il faut selon Mariam Lamizana, réprimander les récidivistes pour que cessent ces pratiques humiliantes et déshonorantes à l’endroit des jeunes filles.
Assétou Maiga