Lutte contre l’excision: des personnalités féminines s’expriment

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Le Burkina Faso s’est engagé depuis déjà des décennies dans la lutte contre les mutilations génitales féminines. Au cours de la commémoration de la journée internationale tolérance zéro aux mutilations génitales féminines, les femmes ont affiché toute leur volonté à venir à bout de cette pratique.

Joséphine Suzanne Ebah/Touré, Présidente de la Cour de justice de l’UEMOA

« Imaginons que des hommes ne veuillent plus épouser des filles ou des femmes ayant subies des mutilations génitales féminines, que se passerait-il  »

 

 « J’insiste pour dire que la dimension politique demeure la voie royale. Avec un engagement politique affirmé, nous pouvons arriver à bout de cette honteuse et handicapante mutilation aux conséquences désastreuses. Imaginons que des hommes ne veuillent plus épouser des filles ou des femmes ayant subies des mutilations génitales féminines, que se passerait-il ? Plus aucune femme ne laissera encore sa fille ou n’accompagnera sa fille pour subir cette blessure. Lutter contre les mutilations génitales féminines n’est pas que l’affaire des femmes, les hommes aussi doivent être sensibilisés à accepter et même à exiger une femme à l’intimité non mutilée ».

 

 

 

Dr Edwige Domingo Adekambi, Représentante UNFPA

 

 » je me suis rendue compte que les femmes exciseuses qui ont vu la première fois ces images ont changé de regard par rapport à la pratique »

 


« Les images sur les mutilations génitales féminines ne sont pas perçues par tout le monde. Avec les expériences que j’ai eues sur le terrain, je me suis rendue compte que les femmes exciseuses qui ont vu la première fois ces images ont changé de regard par rapport à la pratique. Il y a une qui a même pleuré et qui a dit si j’avais su. Donc, la communication réelle qui montre les conséquences au-delà de l’acte qu’elles posent en une seule fois, va participer à leur niveau à une prise de conscience ».

 

 

Rachel Badolo/ Kando, SP/Conseil national de lutte contre la pratique de l’excision

« L’excision a la peau dure mais, je pense qu’avec la synergie d’action, nous allons mettre fin à cette pratique qui ne fait pas le bonheur de la femme »

 

 « Le changement de mentalité ne se fait pas du jour au lendemain. Il nous faut beaucoup de sensibilisations, d’informations pour que la population puisse comprendre les méfaits de l’excision. Selon les statistiques, nous voyons qu’il y a une baisse de l’excision au Burkina Faso. Mais la situation est toujours préoccupante . Le manque de conviction de certains leaders d’opinions, de la population elle-même, parce que nous l’avons vu, ils font des déclarations publiques d’abandon des MGF au Burkina Faso et peu de temps après, ces populations pratiquent l’excision. L’excision a la peau dure mais, je pense qu’avec la synergie d’action, nous allons mettre fin à cette pratique qui ne fait pas le bonheur de la femme ».

 

 Victorine Ouoba, Activiste de la lutte contre la pratique de l’excision

« C’est par césarienne qu’on m’a sauvée et on a pu avoir des enfants »

 

 

« J’ai été excisée à l’age de six ans et tout ce qu’on a expliqué dans le film comme situations néfastes je l’ai vécue. J’ai versé des larmes, je voyais que les gens me regardaient. Je tremblais, j’avais peur. Heureusement pour moi, mon mari m’a soutenu. L’accouchement n’a pas été facile. C’est par césarienne qu’on m’a sauvée et on a pu avoir des enfants. Je m’engage auprès de tous ceux qui sont là pour lutter contre la pratique de l’excision pour mettre fin à cette pratique.

 

                                                                                                                                      Assétou Maïga

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