A l’occasion de la caravane de presse organisée par la coalition nationale de lutte contre le mariage d’enfants à Ouahigouya, nous avons recueilli les avis et impressions de certains habitants sur le phénomène.
Salimata Ouédraogo/Belem, Direction régionale des enseignements post primaire et secondaire du nord
Je sais qu’au niveau du nord ici, le mariage d’enfants est d’envergure et constitue un phénomène récurrent dans les établissements post primaire et secondaire. Les causes des mariages d’enfants sont diverses. Il y a la récompense du bien fait, le maintien des rapports sociaux, le maintien du rang social, le mauvais comportement de certaines filles etc. C’est surtout les élèves de 6e et 5e qui sont plus les victimes. Il y a une fille qui est venue nous exposer son cas et directement on a saisi l’action sociale on a pu placer la fille dans le centre de l’association des jeunes pour le bien-être familial. Malheureusement, la fille a disparu un beau matin nous laissant dans des problèmes. C’est souvent difficile, car à force de vouloir aider les filles, on se met se met souvent dans des problèmes.
Karim Ouédraogo, service action sociale et santé de la mairie de Ouahigouya
Il y a un lien étroit entre le mariage forcé et le mariage d’enfants. Celles qui sont concernées par le mariage d’enfants sont souvent des jeunes filles de moins de 18 ans. Les gens se disent, que compte tenu du fait qu’ils ont mis la fille au monde, ils ont tous les droits sur elle. Il y a des communes qui sont plus concernées par le phénomène que celle de Ouahigouya et je souhaiterais que s’il y a une caravane encore, de les prendre aussi en compte. Il s’agit des communes de Barga, Oula, Thiou, Namissiguima, Zogoré etc.
Mariam Ouédraogo, ménagère
On entend parler de mariage d’enfants. On voit des filles de moins de 17 ans qu’on donne en mariage. Mais, il faut savoir qu’il y a des jeunes filles qui courent après des hommes bien plus âgés qu’elles et après se retrouvent dans des problèmes. Ce sont des préoccupations pour nous en tant que femmes.
Guiro Kalizèta, ménagère
Selon moi, ce n’est pas une bonne chose. Je vois souvent des filles de 14 ans qu’on marie et après c’est la souffrance. Personnellement j’ai choisi mon mari quand j’avais 17 ans et les parents ont organisé le mariage. Mais j’avoue que j’ai eu la chance.
Souleymane Ouédraogo, Association des jeunes pour le bien-être familial
Lorsqu’on marie tôt les filles, elles n’ont pas le temps de bien profiter de leur enfance, sans oublier toutes les conséquences que cela cause sur leur avenir. Nous invitons les parents à scolariser leurs enfants, les filles surtout et les encourager à réussir dans leur cursus scolaire.
Assétou Maiga