Le Burkina Faso fait partie des pays où la pratique du mariage des enfants est encore courante. Il ressort que 52% des femmes sont mariées avant l’âge de 18 ans. Pour endiguer le phénomène, l’épouse du Président du Faso, Sika Kaboré en compagnie de l’amicale des épouses des membres du gouvernement ont mené un plaidoyer à l’endroit de leur époux pour l’abandon de la pratique ce vendredi 20 octobre 2017 en présence du premier ministre Paul Kaba Thiéba.
Dans de nombreux pays du monde, l’honneur d’une famille passe encore par la virginité féminine. Ce qui pousse certains parents à marier leurs filles bien avant qu’elles ne soient prêtes à avoir des relations sexuelles. Cet acte, en plus de porter atteinte aux droits humains, à des conséquences désastreuses comme les violences et abus sexuels de la part du mari, les risques liés aux grossesses précoces, la déscolarisation, le maintien des filles dans le statut inférieur à l’homme etc.
Malgré ces conséquences assez désastreuses, le phénomène semble avoir la peau dure au Burkina où 52% des femmes se marient avant l’âge de 18 ans. Ce qui le place au 5eme rang mondial des pays ou sévit cette pratique. D’où l’initiative de la première dame du Faso en compagnie de l’amicale des épouses des membres du gouvernement burkinabè de tirer la sonnette d’alarme auprès de leur époux pour des actions concrètes qui mèneront à l’abandon de cette pratique d’ici à 2020.
Selon Sika Kabore, l’abandon du mariage des enfants constitue un défi majeur pour le développement du pays. « la pratique du mariage des enfants, sans qu’on ne s’imagine, constitue un très grave problème de notre pays car elle est sans doute l’ un des principaux facteurs qui, si ne prenions garde, compromettrait sérieusement l’atteinte des objectifs du plan national de développement économique et social (PNDES) », analyse –elle.
Dans ce sens, les femmes de ministre ont présenté l’ampleur de la pratique qui touche plus de la moitié des femmes au Burkina Faso, de ses causes, de ses conséquences ainsi que la réponse nationale en vue de l’arrêt du mariage des enfants.
Convaincues de la nécessité d’une volonté politique pour mener à bien cette lutte, les épouses des ministères concernés ont sollicité l’engagement de leurs maris pour venir à bout du phénomène.
Les ministres s’engagent pour l’abandon de la pratique
Tour à tour les ministres ont salué cette initiative tout en prenant l’engagement en faveur de l’abandon.
Ainsi, sur le plan de la justice, le ministre en charge dudit département, René Bagoro a évoqué la révision actuelle de la constitution notamment le code des personnes et de la famille. Celui-ci devra fixer l’âge de se marier pour les filles à 18 ans. Il a également évoqué un renforcement des lois existant en la matière.
A son tour, le ministre D’État, en charge de la sécurité Simon Compaoré s’est dit prêt à accompagner la justice notamment pour l’application des textes de lois.
Quant au ministre de la culture et du tourisme, Tahirou Barry, il promet un accompagnent à travers la sensibilisation lors des grands rassemblements pour des évènements culturels.
Au niveau de la santé, le ministre Nicolas Meda a également manifesté le soutien de son département pour mettre fin à cette pratique.
Pour le ministre de la communication, Rémi Dandjounou, les médias publics pourront accompagner la lutte à travers la diffusion du message pour l’abandon de la pratique.
A son tour, le chef du gouvernement, Paul Kaba Thiéba a salué l’initiative de l’amicale des épouses des membres du gouvernement et s’engage pour des actions fortes en vue de la tolérance zéro au mariage des enfants d’ici à 2020.
A noter pour cette lutte bénéfice du soutien financier de l’UNICEF et l’UNFPA. Le budget est estimé à plus de 6 milliards.
Lala Kaboré/Dera