17 juillet 1981-17 juillet 2017, cela fait 36 ans que disparaissait l’une des plus grandes plumes et pionnières de la littérature africaine francophone, Mariama Bâ .
Femme de lettres, sénégalaise et écrivaine, Mariama Bâ était beaucoup engagée dans la lutte pour les droits de la femme.
On lui doit « Une si longue lettre », une des œuvres majeures de la littérature africaine francophone. Parue en 1979, aux Nouvelles éditions africaines, ce premier romain de Mariama Bâ a rencontré un grand succès.
Dans cette œuvre, le personnage principal, Ramatoulaye fait, durant son veuvage le point sur sa vie passée sous forme épistolaire. A travers ce livre, l’écrivaine manifeste l’ambition féministe africaine naissante face aux traditions sociales et religieuses. L’œuvre remporte le Prix Noma à la Foire du livre de Francfort en 1980.
En plus des dénonciations des conditions de vie de la femme dans son roman, Mariama Bâ s’est engagée pour les droits des femmes, particulièrement des femmes mariées.
À la suite de son expérience du mariage (3 divorces), la mère de neuf enfants milite dans des associations féminines en prônant l’éducation et les droits des femmes. À cette fin, elle prononcera des discours et publiera des articles dans la presse locale.
Le 17 aout 1981, elle meurt d’un cancer à l’âge de 52 ans
Quelques temps après sa mort « Un chant écarlate », son deuxième romain parait à titre posthume. Dans ce roman, l’écrivaine comme à l’accoutumé met la femme au centre de son récit. Elle y décrit l’échec d’un mariage mixte entre un Sénégalais et une Française, du fait de l’égoïsme de l’époux et des différences culturelles
De manière générale, les deux œuvres de la talentueuse de l’écrivaine reflètent principalement les conditions sociales de son entourage immédiat et de l’Afrique en général, ainsi que les problèmes qui en résultent : polygamie, castes, exploitation des femmes pour le premier roman ; opposition de la famille, manque de capacité de s’adapter au nouveau milieu culturel face à des mariages interraciaux pour le second.
Née en 1929 à Dakar au Sénégal, Mariama Bâ est issue dans une famille traditionnelle et musulmane. Orpheline de mère, elle a été élevée par ses grands-parents. Son père, Amadou Bâ, fonctionnaire de l’État a été ministre de la Santé du premier gouvernement sénégalais en 1957.
La future femme de lettres intègre une école française où elle se fait remarquer par ses excellents résultats. Après son admission au certificat d’études primaires à l’âge de 14 ans, elle entre en 1943 à l’École normale de Rufisque. Elle y sortira avec un diplôme d’enseignement en 1947.
C’est ainsi qu’elle exercera en tant qu’enseignante pendant douze années. Pour des raisons de santé, elle demande une mutation au sein de l’Inspection régionale de l’enseignement.
Lala Kaboré /Dera