« Même étant à l’école, il faut apprendre aux enfants à faire quelque chose de la main », Marie madeleine Tiendrebeogo, Directrice du centre d’animation féminin (CAF) de Koudougou

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De la couture et la broderie, cette femme battante participe à sa manière au développement économique et social à Koudougou. Sa passion est de permettre aux femmes de s’épanouir. Le magazine des femmes actives est allé à sa rencontre. Lisez plutôt !

Pouvez-vous présenter votre structure ?

Le centre d’animation féminin (CAF) regroupe des jeunes femmes et filles déscolarisées et non scolarisées, voulant apprendre un métier gagne-pain afin de pouvoir s’en sortir dans la vie. Ici, nous faisons la coupe-couture, la teinture, la broderie, le tissage, la savonnerie. En outre, il y a des cours d’alphabétisation et d’hygiène, des sensibilisations à l’hygiène et en santé que des agents passent nous donner.

Pourquoi avez-vous créée ce centre ?

C’est une initiative que j’ai prise sur mon cas personnel. Je n’ai pas eu la chance d’aller au collège. Donc, je suis allée à l’école de sœurs pour apprendre la couture et la broderie. Je ne savais pas ce que ce métier allais être porteur de plein de choses dans ma vie. À la fin de ma formation, je me suis mariée et j’ai voulu aider les personnes qui se trouvent dans mon cas. C’est pour cela que j’ai ouvert le CAF.

Marie madeleine Tiendrebeogo, Directrice du centre d’animation féminin (CAF) à Koudougou

Vos résultats sont t-ils satisfaisant ?

Les résultats sont très satisfaisants car je suis avec plus de 100 jeunes filles et femmes et il y a encore beaucoup de personnes qui désirent venir. Elles savent qu’avec ce métier elles peuvent subvenir à leurs besoins. En travaillant manuellement, nous sommes aussi comme les autres.

Comment se passe le suivi des filles après la formation ?

A la fin de la formation, elles ont le choix entre aller ouvrir leurs ateliers ou rester travailler en coopérative avec le centre.

Comment arrivez-vous à financer les activités du CAF ?

Au départ, c’était des touristes qui venaient acheter et donner des prix d’encouragement à celles qui sont des élèves et après je dis non, c’est bon de nous donner de l’argent mais donnez nous des endroits où nous pouvons écouler nos produits. C’est là qu’ils m’ont aidé à aller en France premièrement. Depuis plus de 20 ans, je pars vendre là-bas avec plusieurs réseaux de vente et on arrive à avoir un peu d’argent.

Une vue de la salle d’apprentissage en coupe-couture

Qu’est que qui vous motive à poursuivre votre noble combat ?

C’est le résultat que je vois depuis le début. Toutes les femmes qui sont passées par le CAF sont épanouies et c’est cela qui me pousse davantage à continuer.

Vous êtes une femme modèle, une femme battante, comment conciliez-vous vie de couple et vie professionnelle ?

Quand j’ai commencé au début, j’ai fais un programme. Le matin, je m’occupe des enfants pour qu’ils aillent à l’école avant de venir à mon service. A midi, je retourne à la maison pour m’occuper d’eux. J’aime les encadrer malgré mon faible niveau d’études. Mon époux m’épaule aussi dans mon travail. C’est pour cela que je réussie dans tous les domaines.

Un mot de fin !

Je vous remercie beaucoup. J’invite toutes les femmes à bien conseiller les filles et les éduquer. Même étant à l’école, il faut leur apprendre à faire quelque chose de la main. Il y’en a même qui ont leur propre enfants qui ne savent rien faire même préparer le repas. Chez moi, même les garçons préparent le repas. C’est surtout l’éducation de leurs enfants que les femmes doivent prioriser.

Davy YAMEOGO

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