Suite à la nomination des membres pour la mise en place d’un Haut Conseil du Dialogue Social au conseil des ministres du 04 janvier 2018, le collectif syndical CGT-B s’est indigné face à la désignation de ces représentants. Il l’a exprimé lors d’une conférence de presse ce 18 janvier 2018.
L’objectif de cet échange avec les hommes de média selon Bassolma Bazié, le SG de la CGT-B est de faire le point sur la situation qui prévaut en matière de dialogue social au Burkina Faso.
« Nous voulons rassurer les travailleurs et le peuple burkinabè, de l’unité des travailleurs, la lutte pour l’intégrité et la démocratie », affirme Bassolma Bazié, Porte-parole du Collectif Syndical CGT-B. Et pour cause, dans la désignation des représentants au Haut conseil du dialogue social, celui-ci pense qu’il n y a pas eu de consensus au sein de l’Unité d’Action Syndicale conformément au principe de cette structure, organisée en coordination avec un fonctionnement indépendant et que le gouvernement ne saurait conduire un dialogue en excluant les syndicats autonomes.
Toujours selon la même source, la liste qui a été envoyée au ministre en charge de la Fonction publique Clément Sawadogo, contient de faux noms et le CGTB n’a pas été concerté.
Après avoir pris connaissance de cette correspondance, une note a été adressée au ministre afin de donner plus de décisions. En guise de réponse, ce dernier renvoya le collectif vers l’UAS parce qu’il ne saurait s’ingérer dans les affaires internes. Toute chose qui ne convainc pas le collectif. Le CGT-B dénonce donc l’ingérence et l’usage de faux documents dans un esprit de complaisance.
Quant à la question des journalistes de savoir si Bassolma BAZIE n’en fait-t-il pas trop ? Au SG de la CGT-B de répondre que la gestion du syndicat n’est pas une affaire d’individus, mais pour la cause commune des travailleurs et pour que le dialogue social soit valable et crédible, il repose sur la vérité, la sincérité et l’intégrité. C’est pourquoi face à la multitude de structures de dialogue social, le collectif en appelle à la vigilance et à la bonne gestion.
Aux dires de Bassolma BAZIE, d’autres facteurs peuvent remettre en cause le bien fondé de la mise en place du Haut conseil du dialogue social. Ce sont notamment le manque de considération du gouvernement envers la lutte menée par la Coordination Nationale des Syndicats de l’Éducation, la proposition de loi concernant le droit de grève, la mise en œuvre du décret sur les élections professionnelles par le ministère en charge du travail.
Il y a également la révision en cours du code du travail, le système de rémunération des agents publics ainsi que les demandes d’audiences en souffrance depuis presque deux ans par l’UAS auprès du Premier ministre, du ministre en charge de la fonction publique et du directeur général de la caisse nationale de sécurité sociale.
Pour sa part, le collectif CGT-B qui s’en tient à la défense ferme des intérêts matériels et moraux des travailleurs n’entend pas s’impliquer dans un dialogue qu’il considère creux tant que toutes les conditions ne seront pas réunies.
Françoise TOUGRY (Stagiaire)