La Commission nationale pour les réfugiés était face à la presse pour parler de la commémoration de la 19e journée mondiale du réfugié au Burkina, ce 20 juin 2019. Célébrée tous les ans depuis 2001, cette journée a été initiée afin de sensibiliser à la cause de ces « êtres déracinés ».
Le Burkina Faso accueille, depuis 2001, des réfugiés et demandeurs de refuge en provenance de différents pays d’Afrique. Et Selon les estimations à la date du 30 avril 2019, près de 26 000 personnes majoritairement maliennes bénéficient de l’asile, de l’assistance et de la protection de l’Etat Burkinabè et le Haut-Commissariat des Nations Unis pour les Réfugiés (HCR).
Etant donné le nombre élevé de migrants qui vivent au Burkina, Flavien Imah William Nezien, secrétaire permanent de la Commission nationale pour les réfugiés, regrette la désolidarisation et le boycott de ces migrants à cette commémoration « qui devait être une promotion de leurs droits ».
Un point de presse qui n’a pas manqué d’aborder le cas des détournements de fonds. A ce niveau, il est ressorti la question du détournement de fonds dont ces réfugiés accusent le ministère des affaires étrangères et le Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés.
Flavien Imah William Nezien affirme que ce fonds avait été mis à la disposition du Burkina en 1998. Il poursuit : « Ce fonds avait été alloué en vue de la réinsertion des réfugiés d’origine africaine et certains pays étaient ciblés, notamment le Burkina et le Bénin. Ce fonds était administré par une administratrice de programme commis par le HCR. Dans sa mise en œuvre, il y a un accord qui avait été signé avec la commission nationale des refugiés.
« Une centaine de personnes avaient été éligibles à ce fond venant notamment de Soudan, du Rwanda, de la RDC et du Congo. Et en 2011, l’UNHCR a fait une évaluation de l’utilisation de ce fond. Au départ, il y avait une certaine prise en charge qui était allouée à ces réfugiés» poursuit-il.

Il ajoute qu’à l’époque « Ces derniers n’avaient pas d’emplois précis. Ils n’ont pas été également intégrés à cause de la barrière linguistique pour certains. Lorsque l’admission de la prise en charge a diminué, le HCR était obligé d’essayer de financer les projets.
« Mais malheureusement les fonds qui ont été alloués à ces réfugiés, la plupart ont quitté le Burkina Faso. Il n’en reste qu’un, il est Rwandais et vit à Bobo-Dioulasso. Il a suivi une formation en santé publique dans les écoles du Burkina Faso » conclut Flavien Imah William Nezien.

Pour Ioli Kimyaci, représentante du HCR au Burkina Faso, aucun fonds n’a été détourné ni par le gouvernement ni par le HCR. Il y’a des mécanismes de contrôle. «On ne peut pas avoir plein d’argent qui disparaisse d’une organisation internationale. Peut-être que comme le projet n’a pas marché, le fonds qui avait été alloué à ce projet, s’est retourné sur d’autres projets au Burkina », a-t-elle expliqué.
Depuis le 18 juin, les réfugiés urbains au Burkina Faso ont entamé une grève illimitée pour dénoncer la gabegie, la malversation financière dans la gestion des fonds à eux destinés.
Aminata GANSONRE