Ce jour-là n’était pas un jour comme les autres au marché de Karpala. Un individu à mis le marché sens dessus dessous pour une affaire de natte qui tourne mal.
Mathieu est dérangé psychologiquement et toutes les femmes du marché de Karpala le savent. Mais, c’est une folie momentanée et visiblement Mathieu a l’air de n’avoir aucun problème. Ce jour-là, Mathieu arrive au marché de bonne humeur, tout souriant, comme bien des jours d’ailleurs où il se sent bien. Il a besoin d’une natte et se dirige vers dame Nafissatou, une vendeuse de nattes. Après avoir marchandé, il s’accorde avec la vendeuse sur le prix de 2500f. Mais au moment de payer, Mathieu remet 500FCFA à dame Nafissatou. Celle-ci crut d’abord à un oubli ou à un jeu. Ce n’était pourtant pas le cas, car Mathieu reprit chemin avec sa natte tout fièrement.
Dame Nafissatou comprit dès lors qu’il faisait une de ses crises. Elle fit alors appel à ses voisines pour l’aider à récupérer son argent. Celles-ci se décidèrent de suivre Mathieu jusqu’à son domicile, espérant que la famille paiera la somme manquante. Mathieu qui savait qu’elles le suivaient feint de ne pas les voir venir. Mais, une fois devant sa concession, le fou se saisit d’un gros bois et s’adressa à ces femmes en mooré : « yam nerva mam wousgou », pour dire qu’elles l’ont beaucoup énervé.
Contre toute attente, il tapa la première venue et toutes se décampèrent en direction du marché. Mais, Mathieu se mit à leur poursuite. Il tapait sur tout ce qui se trouvait sur son passage. Dame Balguissa qui était occupée à étaler ses tomates ne suivait pas la scène. Mathieu qui venait par derrière l’assomma avec son bois. Celle-ci s’étala sur ses tomates en gémissant de douleurs. Alors que Mathieu marchait sur ses tomates pour rattraper celles qui le poursuivaient, le mari de dame Nafissatou, vendeur de poisson juste à côté bondit sur le fou. Celui-ci se saisit de lui et le projeta sur sa femme.
C’était la panique générale au marché de Karpala, transformé en un véritable champ de bataille. Mathieu lapidait des cailloux dans tous les sens. Clients comme vendeurs prirent leurs jambes à leur coup, laissant les marchandises à la merci de Mathieu. C’était une vraie débandade. Qui est fou !