En prélude à la célébration du 8 mars, les femmes du Faso étaient réunies ce mercredi 7 mars 2018 à Ouagadougou afin de faire le point de leurs préoccupations majeures en matière de participation à la gouvernance.
Elles sont 800 femmes environ, venues de toutes les régions du Burkina, pour prendre à ce forum. Ce cadre d’expression offert à elles, à la veille de la 161e journée internationale de la femme, est une opportunité pour les femmes, dira la ministre en charge de la femme, Laurence Ilboudo, d’exprimer ouvertement les problèmes vécus au quotidien et de dégager des pistes de solutions pour leur épanouissement à tous les niveaux. « Il s’agit de faire l’état des lieux de la participation de la femme dans la gouvernance et la prise en compte de la femme dans la mise en œuvre du Plan national de développement économique et social », a précisé la première responsable en charge de la femme. En allant dans son sens, c’est dans le souci d’une démarche participative que son département a institué ce forum, activité majeure de la commémoration de la journée de la femme.
Elle est revenue également sur les fora régionaux organisés par son ministère, qui ont sans doute, permis de recueillir les besoins primaires des femmes.
Deux communications ont permis de planter le décor pour les échanges : les défis de l’application de la loi sur le quota genre : quelles stratégies pour un meilleur accès des femmes aux postes électifs, développé par Aristide Béré, DG des libertés publiques au ministère de l’administration territoriale et de la décentralisation. La 2e thématique a concerné l’autonomisation socio-économique inclusive des femmes au Burkina Faso : quels défis dans la mise en œuvre du plan national de développement économique et social ? Elle a présentée par Alain Siri, SP/PNDES
De riches communications qui ont permis aux participantes de soulever leurs inquiétudes et de formuler des recommandations. Les problèmes sont entre autres le mauvais positionnement des femmes sur les listes électorales, leur faible présence dans les postes électifs, l’insuffisance de l’application sur la loi sur le quota genre, l’inaccessibilité des terres et des technologies par les femmes, la non perception de la présence du PNDES au niveau régional, le renforcement du budget du ministère en charge de la femme etc.

Pour Martine Yabré, coordonnatrice-Pays de l’Union Africaine des ONG de développement (UAOD) : « la question de la femme à la gouvernance est une question qui ne devrait pas se poser comme une problématique à résoudre, parce que, la participation des deux sexes hommes et femmes aujourd’hui en quantité et en qualité est un indicateur de bonne gouvernance. Et si on n’est pas arrivé au stade faire peser cet indicateur en termes de 30% minimum de participation, on peut dire qu’il y a quelque part problème », déplore-t-elle. Manifestement, dit-elle qu’il y a des efforts à faire en termes d’application des textes que nous avons en faveur des droits humains en général et des droits de la femme de façon spécifique. « La loi sur le quota comporte des insuffisances, il y a l’absence de mention du positionnement dans la loi. C’est une loi qui comporte aussi des acquis malgré les insuffisances parce qu’elle a permis l’augmentation du nombre de candidature féminine », a-t-elle signifié.

Quant à Maimounata Ouédraogo, membre du réseau femme africain et développement, « il faut une volonté politique et il faut que les femmes prennent conscience. Il faut qu’elles comprennent que si elles restent assises, on ne leur donnera rien en cadeau ». Et à Mamounata Ki, coordonatrice provinciale des femmes du Zoundwéogo de poursuivre en invitant les femmes à l’union et à une solidarité mutuelle.
Initiative bien appréciée par l’ensemble des femmes qui voient en ce panel, une chance pour s’exprimer et de mettre à nu leur vécu quotidien. Un forum selon Aimée Yaméogo, coordonnatrice régionale des femmes du centre-sud qui va donner plus de possibilités aux femmes de pouvoir s’affirmer dans la gouvernance.
Assétou Maiga