Pierrette Sandra Kanzié est celle à qui on attribue la naissance de la littérature féminine au Burkina. Native de la Côte d’Ivoire, elle a rejoint son pays natal, le Burkina Faso, pour continuer ses études primaires, secondaires et universitaires.
« J’aimais beaucoup les récitations à l’école primaire », se rappelle-t-elle.Renfermée, elle trouvait refuge dans la lecture et l’écriture. C’est à cela qu’elle consacrait le plus clair de son temps, durant toute son enfance.
La passion pour l’écriture grandit et sa première poésie paraît dans le journal « Le Carrefour africain » dirigé à l’époque par Babou Paulin Bamouni. C’est à l’issue de cette publication qu’un professeur d’université l’invite à rejoindre l’Association des écrivains burkinabè.
Sa vie poétique se déroulait bien jusqu’au jour où une mauvaise nouvelle va la secouer péniblement. Son seul grand-frère qui vivait au bord de la lagune Ebrié venait de rendre l’âme, alors qu’elle était en classe de 1re. Une grande tristesse l’habite. « Je n’ai pas pu pleurer, j’étais très choquée par cet évènement. Je pensais à ma mère, je pensais à sa dernière lettre qu’il m’avait envoyée et dont je n’ai pas encore posté la réponse », explique-t-elle.
Noyée dans une profonde tristesse et n’ayant que pour solution l’écriture, elle finit par noyer sa douleur dans une œuvre littéraire. C’est ainsi qu’est né « Les tombes qui pleurent », son premier roman, en janvier 1987, alors que Sandra n’avait que 21 ans et était en classe de terminale au lycée Marien N’Gouabi. « Ce roman est donc un long cri, les larmes que je n’ai pas pu extérioriser », confie-t-elle avec tristesse. L’œuvre est parrainée par Me Titinga Paceré qui l’a d’ailleurs publiée.
Elle fut donc la première écrivaine burkinabè à avoir publié un livre. Cependant, l’écrivaine ne se prend point la tête. « Je suis plutôt gênée lorsque l’on dit que je suis la première femme à avoir publié un livre, puisque mes ainées comme Bernadette Dao et Rosalie Tall ont écrit bien avant moi, seulement leurs œuvres n’ont pas eu la chance d’être publiées avant la mienne », explique-t-elle.
Pierrette Kanzié écrira par la suite « Souvenir ensanglanté », qui est en rapport avec tout ce qui s’est passé durant la Révolution de 1987. Pour l’écrivaine, « il y a beaucoup trop de sang versé. J’ai pensé à feu Babou Paulin Bamouni, qui m’a vraiment révélée au grand public, tué lors des évènements de 1987 ».
Beaucoup d’autres poésies et contes sont écrits par Pierrette Sandra Kanzié. Mais compte tenu de la vie familiale, la mère de trois enfants a mis une pause à sa vie littéraire.
Disposant encore de quelques poésies et contes dans son tiroir, Pierrette promet un retour littéraire pour bientôt.
Lala KABORE /DERA