Irma, Katrina, Hermine, Paloma, Sandy… Ces ouragans font en moyenne trois fois plus de victimes que leurs semblables qui portent un nom masculin. Une étude américaine aurait trouvé l’explication…
L’ouragan Irma a touché Saint-Martin et Saint-Barthélémy, puis les côtes de Cuba et l’extrême-sud de la Floride. Encore un ouragan au nom féminin… Une étude basée sur les ouragans qui se sont abattus sur les États-Unis entre 1950 et 2012 explique pourquoi.
Des ouragans aux prénoms exclusivement féminins jusqu’en 1979
Tout d’abord, les ouragans sont baptisés avec des prénoms pour faciliter la communication et les échanges d’informations météorologiques. Avant 1979, ils étaient uniquement féminins, en raison de la croyance populaire qui affirmait que les humeurs des femmes étaient aussi imprévisibles que les tempêtes et les ouragans. Un sous-entendu clairement sexiste qui a engendré quelques changements. Depuis, les centres de météorologie ont décidé, dans un souci de parité, d’alterner entre les prénoms féminins et les prénoms masculins, eux-mêmes tirés d’un listing pré-établi et commun aux différents pays bordant l’Atlantique Nord.
Par ailleurs, les ouragans portant des noms féminins sont trois fois plus meurtriers que leurs semblables aux noms masculins. En effet, ils tuent en moyenne 41,84 personnes, contre 15,15 pour les ouragans « masculins ».
Une féminisation des prénoms qui s’avère dangereuse
D’après les experts, le fait qu’un ouragan au nom féminin serait plus meurtrier est lié uniquement au prénom féminin. L’étude rappelle que « quand il s’agit d’évaluer l’intensité d’une tempête, les gens ont tendance à reporter leurs a priori sur les hommes et les femmes. » Des personnes interrogées sur l’éventualité de tempêtes appelées Christina, Alexandra ou Victoria, déclaraient qu’elles leur auraient paru moins dangereuses que si elles avaient été baptisées Christopher, Alexander ou Victor. « Les tempêtes avec un nom de fille, spécialement celles qui portent des noms très féminins comme Belle ou Cindy, paraissent plus douces et moins violentes (…) Rebaptiser en Éloïse un ouragan portant le nom de Charley peut entraîner trois fois plus de victimes « . Méfiance, donc.
L’étude révèle ainsi que le système d’appellation influe sur le nombre de victimes de chaque ouragan. Selon elle, il serait nécessaire de trouver un nouveau système d’appellation pour réduire l’influence des préjugés à partir d’un prénom. Ceci améliorerait l’anticipation et permettrait de ne pas sous-estimer la puissance de ces phénomènes météorologiques.
Source: Marie Claire