Pr Blandine Thiéba, chef du service gynécologie-obstétrique de l’hôpital Yalgado Ouédraogo, est une actrice bien connue dans le milieu de la santé, pour son engagement en faveur de l’amélioration de la qualité des soins maternels et infantiles au Burkina Faso. Ses mérites ont été reconnus par la rédaction de QueenMafa, qui l’a désignée « Femme de l’année 2016 ».
Au départ, elle voulait se spécialiser en neurologie. Mais son destin l’a conduite vers la gynécologie. « Après mes études, j’avais un penchant pour la neurologie mais au regard du pronostic parfois sombre des affections neurologiques, je me suis tournée vers la gynécologie où je pense que le cadre est plus convivial et agréable. Quand bien même il y a des maladies graves, avec les naissances on retrouve le sourire », explique la gynécologue.
Aujourd’hui, Pr Thiéba est convaincue qu’elle ne pourrait pas se sentir mieux ailleurs. « La gynécologie est un métier très passionnant qui permet de voir naître les enfants et de suivre la santé des femmes », confie-t-elle avec enthousiasme.
Toutefois, elle ne cache pas son amertume face à la dégradation avancée des structures sanitaires qui empêchent d’offrir des soins de qualité aux patients hospitalisés en grand nombre. « Nous sommes obligés d’accompagner les malades alors que nous ne disposons pas de structure d’accompagnement, surtout dans certains cas comme le cancer. On ne fait qu’accompagner par rapport à la prise en charge de la douleur de certains symptômes », avoue-t-elle avec impuissance.
Nonobstant toutes ces difficultés, la gynécologue ne baisse pas les bras. Elle consacre la majeure partie de son temps aux activités en faveur de l’accès des jeunes filles et des femmes à leurs droits reproductifs. Car dit-elle, les décès maternels liés aux complications des avortements sont inacceptables. Toute chose qui justifie son implication aux côtés de plusieurs organismes internationaux pour la promotion de la santé sexuelle et reproductive.
Pr Blandine Thiéba, une rassembleuse
Blandine Thiéba n’est pas seulement un bon médecin. Cette hospitalo-universitaire est aussi une grande rassembleuse. En 2016, lors des congrès conjoints de la Société africaine de gynécologie et d’obstétrique (SAGO) et de la Société des gynécologues et obstétriciens du Burkina (SOGOB), elle a réussi, avec son équipe, à regrouper plus de 1300 acteurs du domaine de la santé maternelle dans la capitale burkinabè.
La dextérité avec laquelle Pr Thiéba s’est illustrée durant cette rencontre internationale lui a valu les éloges de ses paires. Dr Awa Sawadogo, exerçant à l’Association burkinabè pour le bien-être familial (ABBEF), qui fut l’une des étudiantes du Pr Blandine Thiéba, laisse entendre que cette femme est une infatigable travailleuse.
« J’ai connu le Pr Thiéba en 2005 à l’Université pour avoir été son étudiante et plus tard elle est devenue ma directrice de thèse. Son grand amour pour le travail bien élaboré a fait d’elle l’une des pièces maîtresses de la gynécologie au Burkina Faso », relate Dr Sawadogo.
Pour elle, la dame qui se bat jour et nuit pour offrir des soins de qualité aux femmes, est également une championne dans la promotion des droits de la santé sexuelle et reproductive. « En plus d’être ma directrice de thèse, je l’ai côtoyée longtemps et j’ai appris énormément auprès de cette grande savante. Elle n’est pas seulement un bon médecin qui soigne les malades. Je peux dire que c’est une mère qui se préoccupe du bonheur d’autrui », affirme la fonctionnaire de l’ABBEF. Pour Dr Sawadogo les autorités devraient mieux accompagner Pr Blandine Thiéba dans sa lutte acharnée pour la promotion des droits de la santé sexuelle et reproductive.
Pr Thiéba, la gynécologue adulée des patientes
Tout comme les collaborateurs du Pr Thiéba, les patientes expriment leur admiration vis-à-vis du médecin. « J’avoue que cette femme a un professionnalisme hors du commun. Elle m’a été d’un appui considérable. En 1994, je me rappelle encore, c’est elle qui m’a aidée à mettre mon enfant au monde », raconte Bintou Traoré, une patiente ayant bénéficié des soins du Pr Thiéba.
A l’image des patients, les étudiants ayant bénéficié de son enseignement lui sont reconnaissants. « C’est notre maître, elle est très professionnelle, attentive, aimable. On l’admire surtout pour son amour du travail bien fait », témoigne Joseph Ramdé, un ancien étudiant.
Issa KARAMBIRI