En visite officielle dans la capitale burkinabè, le président français Emmanuel Macron a livré un discours à l’endroit de la jeunesse africaine à l’université Ouaga 1 Pr Joseph Ki-Zerbo. C’était dans la matinée de ce mardi 28 novembre 2017.
C’est un amphithéâtre plein comme un œuf qui a accueilli le président français Emmanuel Macron et sa délégation. Étudiants, autorités burkinabés et françaises, enseignants- chercheurs bref personne n’a voulu se faire raconter l’évènement.
En l’étape de son discours, Emmanuel Macron évoquera, comme pour bien se positionner l’une des célèbres formules du capitaine de la Révolution de 1984, Thomas Isidore Sankara. « Oser réinventer l’avenir ».
C’est sous cette formule que, pendant près de deux heures, il expliquera qu’il n’est point venu en Afrique pour donner des leçons comme de par le passé mais invite plutôt l’Afrique à prendre son destin en mains, « il n’y a plus de politique africaine de la France », déclare-t-il.
Dans son développement, très à l’aise, il s’est dit rompre avec toute idée de discours qui manque souvent de franchise et vise à faire plaisir.
De la démographie galopante en Afrique en passant par le terrorisme, l’extrémisme violent, le développement économique, le débat sur le franc CFA, la situation en Libye, les conflits et les changements climatiques, le président Macron a expliqué qu’il s’agit des défis majeurs dont l’Afrique doit faire face en toute responsabilité.
A ses yeux, l’aide au développement de la France devrait être évalué car n’ayant pas toujours d’impacts sur le terrain.
Dans le domaine de la justice, il a annoncé la reclassification des dossiers concernant l’assassinant de Thomas Sankara. Selon lui, certaines archives qui, jusque – là n’étaient pas rendues publiques seront mises à la disposition de la justice.
En ce qui l’extradition du frère cadet de l’ancien président du Faso, François Compaoré, le président Macron a expliqué que le Burkina a déjà déposé sa demande d’extradition et le ministère de la justice française est en train d’étudier la dite demande.
« Je veux que les filles ne soient pas mariées à l’âge de 13 -14ans
Dans le domaine de l’éducation, le président Emmanuel Macron s’est dit favorable à une scolarisation obligatoire des filles et à l’entreprenariat féminin. Il expliquera que le pari est dans l’émancipation des femmes, et que la déscolarisation et les mariages précoces ou forcés doivent être stoppés. « Je serais aux cotés des Chefs d’Etat qui mettront la scolarisation obligatoire des filles et je m’engage à ce que des bourses d’études soient offertes en priorité pour les filles, je veux que les filles ne soient pas mariées à l’âge de 14 -15ans », a-t-il souhaité.
Sur la question du franc CFA, Macron a expliqué que les pays africains étaient de responsables de nos destins.
Et sur la question tant attendue sur la démographique, le président français s’est montré beaucoup plus mesuré. « Je veux être beaucoup sur que les filles puissent continuer leurs études si elles le souhaitent » affirme-t-il.
Alors que le président français s’adressait à la jeunesse africaine à l’université Ouaga1 Pr Joseph Ki Zerbo des étudiants ont manifesté contre sa venue au Burkina Faso. Sur le boulevard Charles De gaule, récemment rebaptisé Boulevard Thomas Sankara, ces étudiants ont été dispersés par les forces de l’ordre.
Lala Kaboré/Dera