Maladies mentales: L’association Sœurs pour Sœurs met en lumière les défis de la prise en charge chez les femmes

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L’association  Sœurs pour Sœurs/Tond La Taaba a tenu ce 20 octobre 2023, à Ouagadougou un atelier de restitution des résultats de collecte de données portant sur l’accès aux soins et aux médicaments pour les femmes et les jeunes filles souffrant de maladies mentales. Cette initiative de collecte de données, mise en œuvre dans le cadre du projet Bang Pass, vise à recueillir des preuves concrètes sur l’accès des femmes à des soins complets dans l’optique d’orienter les efforts de plaidoyer pour améliorer leurs conditions de prise en charge.

Les chiffres sont alarmants. En plus de l’ augmentation constante du nombre de cas de troubles mentaux au Burkina Faso, soit 19 474 cas enregistrés en 2020, 31 317 en 2021 et 33 475  en 2022, une étude a révélé  plusieurs dysfonctionnements à la  prise en charge efficace des personnes atteintes de troubles mentaux.

L’étude a en effet, identifié plusieurs obstacles à une prise en charge efficace des personnes atteintes de troubles mentaux notamment l’insuffisance, voire l’absence de matériel médical dans les établissements de santé, le manque de personnel dans les services psychiatriques ainsi que  l’absence de cadres institutionnels et réglementaires appropriés dans le domaine de la santé mentale.

De plus, elle a mis en évidence les difficultés d’accès aux médicaments en raison de leur coût élevé, la plupart d’entre eux étant disponibles en spécialité plutôt qu’en générique.

Les participants ont apporté des amendements dans l’optique d’enrichir le rapport

Cette étude de collecte de données réalisée par l’association Sœurs pour Sœurs Tond La Taaba (SPS/TLT), dans le cadre du 𝗽𝗿𝗼𝗷𝗲𝘁 𝗕𝗮𝗻𝗴 𝗣𝗮𝘀𝘀 et menée par le RAME – Réseau Accès aux Médicaments Essentiels, a porté   sur 22 structures de la ville de Ouagadougou au lieu de 26 structures prévisionnelles soit un taux de couverture de 84,61% ainsi que  des personnes ressources .

Selon la présidente de l’association,  Julienne Zongo, l’ objectif  de l’étude est de fournir des preuves tangibles concernant l’accès des femmes à des soins holistiques, ainsi que d’orienter les efforts de plaidoyer en vue d’améliorer les conditions de prise en charge des malades.

« Nous avons initié cette collecte pour avoir des réponses ; des réponses en lien avec les coûts élevés des produits utilisés dans les soins de troubles mentaux. Aussi nous avons voulu cette collecte pour avoir des recommandations, des orientations, des résultats qui nous permettront de voir avec l’ensemble des autres acteurs sur quel levier nous allons activer pour avoir des situations beaucoup plus sereine en lien avec les médicaments» a-t-elle signifié.

L’équipe de recherche a aussi mentionné les difficultés rencontrées et les limites de l’étude dont entre autres, la lourdeur administrative au niveau central, le temps imparti pour la collecte estimé très court, la production du rapport de l’étude, la limite du champ géographique de la collecte des données, la non collecte des données auprès des personnes victimes ou les parents des victimes de maladies mentales.

Lors de ces échanges, les participants ont apporté des amendements dans l’optique d’enrichir le rapport et faciliter les prochaines activités.

Mamoudou Ouattara, consultant dans le cadre de la collecte rassure que les données recueillies ne seront pas mises dans les tiroirs sans suite. Il exhorte les autorités administratives à jeter un regard sur la cherté des produits. « Nous avons été associés à cette étude et avec l’association Sœurs pour Sœurs et tous ceux qui nous appuient, nous allons en discuter. Mais déjà je peux vous assurer qu’il y aura des actions de plaidoyer que ce soit au niveau du ministère de la santé ou au niveau du ministère de l’action sociale et même celui de la justice » a-t-il laissé entendre.

Mamoudou Ouattara Consultant
Mamoudou Ouattara Consultant

Présent à cet atelier, le Pr Kapouné Karfo a félicité l’association Sœurs pour Sœurs pour le travail abattu de même que l’humanisation des toilettes au service psychiatrique de l’hôpital Yalgado Ouédraogo. Julienne Zongo a son tour, n’ a pas manqué de saluer la présence de tous les participants et réitéré ses remerciements aux partenaires qui les accompagnent dans l’exécution de leurs activités.

Julienne Zongo, présidente de l'association Sœurs pour Sœurs
Julienne Zongo, présidente de l’association Sœurs pour Sœurs

Lancé le 5 septembre 2023, le projet Bang Pass de l’association Sœurs pour Sœurs en partenariat avec Oxfam Burkina à travers son projet voix et leadership des femmes et l’ONG Foundation For A just Society a porté sur le thème « Mieux cerner la problématique de la santé mentale ». Le projet a connu plusieurs activités à savoir la formation en santé mentale et la collecte des données auprès des structures de la ville de Ouagadougou dont 10 formations sanitaires parmi lesquels l’hôpital Yalgado Ouédraogo, trois structures associatives, trois directions centrales, deux grossistes pharmaceutiques et quatre personnes ressources.

Fabrice Sandwidi

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