Avant-projet de constitution : une déception pour les femmes ?

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Le Burkina Faso veut se doter d’une nouvelle constitution en remplacement de celle de 1991. Ainsi, un avant-projet de constitution a été ébauché. Les femmes qui attendaient ce moment avec impatience pour voir constitutionnaliser certains droits auront-elles gain de cause ? Lecture croisée de Zenabo Coulibaly, présidente du Conseil national des Femmes du Burkina.

La présidente du Conseil National des Femmes du Burkina, Dr Zénabou Coulibaly/Zongo a fait une lecture de cet avant projet de la constitution. Bien que certains droits ne figurant pas dans la constitution de 1991, aient été notifiés dans ledit avant projet, la sociologue avoue être restée sur sa faim.

 

Dans le chapitre 1, article 4 de l’avant projet, la promotion du genre devient un droit constitutionnel. Pour Dr Zénabou Coulibaly, la constitutionnalisation du genre est une avancée véritable qui pourrait contribuer à une meilleure prise en compte du genre au niveau politique et économique au Burkina Faso.

Comme une autre avancée, l’accès au foncier devient un droit constitutionnel pour la femme. « En donnant une base constitutionnelle à la propriété foncière de la femme et en obligeant L’État à en assurer l’effectivité, le constituant manifeste sa volonté à faire cesser une certaine inégalité », explique-t-elle.

La représentativité des femmes dans les instances publiques

En ce qui concerne la représentativité des femmes dans les instances publiques et privées, le contenu de la « constitution naissante » reste vague. La notion de la juste représentativité proclamée par l’État est très aléatoire. « Ce qui peut être juste pour l’État ne l’est pas forcement pour les femmes ».

 

Si L’État ne veut pas que le quota soit ancré dans la constitution nous concluons que la volonté de promotion du genre prônée est juste une déclaration pour satisfaire l’opinion. Il est important que l’État inclus dans son arsenal juridique des lois précisant les modalités de promotion du genre nonobstant la loi portant fixation de quota sur les listes électorales. Laquelle loi a montré ses limites depuis et aggravées par les dernières élections législatives.

 

Quant à l’accès au foncier pour la femme, sa mise en œuvre effective va se heurter aux contraintes socioculturelles et économiques quand on sait que la pauvreté a plus un visage féminin que masculin. Il faudrait qu’il ait une loi pour faciliter l’accès à la propriété des femmes en sus de ce qui existe (La loi 034).  Quand je regarde globalement cet avant-projet de la constitution, je reste un peu sur ma soif »

                                                                                                                 Issa KARAMBIRI

 

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