Suite à un reportage diffusé le jeudi 1er février 2018 sur la télévision nationale faisant cas de rupture de certains médicaments essentiels dans les officines pharmaceutiques, des blocages de conteneurs à la douane et des demandes d’autorisation d’importation, le ministère de la Santé a échangé avec les hommes de média le 5 février afin d’apporter plus d’éclaircissements sur la question.
Concernant la rupture de certains médicaments dont a fait cas la télévision nationale, la direction générale chargée de la continuité des activités réglementaires pharmaceutiques dit ne pas être au courant.
Cependant, la directrice générale, Dr Natacha Toé, a laissé entendre que la disponibilité constante des médicaments dépend fortement de la production extérieure, des procédures d’approvisionnement et de l’offre sur le marché.
« Certains types de produits peuvent avoir des tensions au niveau international. Autrement dit, certaines commandes peuvent rencontrer des difficultés. Soit il n’y a pas de produit chez le fabricant, soit chez le distributeur au niveau international. Ce qui explique souvent les ruptures momentanées », a-t-elle confié.
Pour Natacha Toé, il est difficile de parler d’absence totale de médicament car en cas de rupture de stock, la loi autorise les prescripteurs et les pharmaciens dans l’exercice de leur fonction en officine, de substituer les médicaments similaires si le médicament prescrit sur l’ordonnance n’est pas disponible.
Allant dans le même sens, le président du conseil régional de l’ordre national des pharmaciens du Centre, Nédié Nao a affirmé qu’à partir du moment où il y a d’autres molécules similaires et qu’il est permis au pharmacien d’officine de substituer les molécules, on peut ne pas parler de rupture. « Cependant, certaines spécialités restent indisponibles dans nos rayons jusqu’à ce que les laboratoires décident de reprendre la production », a-t-il reconnu
De 2016 à 2017, à en croire la direction chargée de la continuité des activités règlementaires pharmaceutiques, le Burkina Faso a enregistré une augmentation du volume des importations autorisées. Selon les données des 4èmes trimestres des deux dernières années, le volume des médicaments importés est passé de 576 millions d’unités à 789 millions d’unités pour la CAMEG, de 11 millions de boîtes à 20 millions de boîtes pour les grossistes privés.
Autres difficultés, elle concerne le circuit d’approvisionnement des médicaments. Concernant cet aspect, les grossistes pharmaceutiques, seules structures autorisées à commander les médicaments, assurent les conditions d’importation et de distribution.
La mission de contrôle qualité des médicaments revient au laboratoire national de santé publique. Ensuite, interviennent les officines pharmaceutiques, chargées d’organiser la distribution auprès de la clientèle.
Entre le souhait exprimé par le grossiste d’acquérir des médicaments et leur sortie en douane, les importateurs doivent respecter certaines exigences telles que la soumission de la facture sur la plateforme en ligne SYLVIE, la procédure de dédouanement, la mise en stock effective des médicaments avant la distribution. Des justifications qui expliquent l’absence momentanée des produits
Françoise Tougry (Stagiaire)