Le Pays des hommes intègres vient de perdre l’un de ses fils les plus influents de sa génération. Il s’agit du président de l’Assemblée Nationale, Salifou Diallo, décédé ce jour 19 août 2017 à Paris à l’âge de 60 ans. Une triste nouvelle pour le Burkina qui se remet à peine de l’attaque terroriste du 13 août dernier.
Né le 9 mai 1957 à Ouahigouya dans la province du Yatenga, Salifou Diallo, alors étudiant, a été expulsé de l’université de Ouagadougou pour avoir participé à des grèves et des manifestations avec le Parti communiste révolutionnaire voltaïque (PCRV).
C’est à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, au Sénégal qu’il obtiendra une maitrise en droit en 1983.
A son retour au Burkina en 1985, il devient un dissident pro-Sankara. En 1991, il est ministre de l’Emploi, du Travail et de la Sécurité sociale. De 1992 à 1995, il est chargé de missions du président puis ministre de l’Environnement et de l’Eau de 1995 à 1999.
En 2000, il est ministre de l’Agriculture. Il devient vice-président du Congrès pour la démocratie et le progrès en 2003. Il soutient une thèse de doctorat en droit public à l’université de Perpignan dans le sud de la France en 2005.
Il est démis de ces fonctions mars 2008, Salifou Diallo devient alors ambassadeur en Autriche.
Le 6 janvier 2014, il démissionne du CDP et s’oppose à la réélection de l’ancien président Blaise Compaoré.
En Janvier 2014, Il fonde alors avec Roch Marc Christian Kaboré et Simon Compaoré le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) et en devient le premier Vice-Président.
Aux lendemains de l’élection présidentielle remportée par le candidat du MPP,Roch Marc Christian Kaboré en fin 2015, Salifou Diallo est élu président de l’Assemblée Nationale le 30 décembre 2015. Il occupera ce poste jusqu’à l’annonce de sa disparition ce jour 19 août 2017.
L’homme, toujours convaincu dans ses prises de position était un fin stratège. Ce qui lui a valu les pseudonymes de dinosaure politique ou encore de Gorbatchev attribués par certains de ses pairs.
La Rédaction