Salvador : forcée de porter une grossesse compliquée, une femme meurt

Date:

Partager

Le Salvador, pays d’Amérique centrale, est sur le banc des accusés de la Cour interaméricaine, basée au Costa Rica, pour violation présumée des droits humains et « torture » pour avoir forcé une femme, Beatriz , à porter un fœtus non viable en dépit de risques pour sa santé. Ce qui lui a couté, la vie.

Pour la première fois dans histoire, la Cour interaméricaine des droits de
l’homme se penche sur le droit à l’avortement avec le cas de cette jeune
femme décédée à Savaldor, après plusieurs demandes d’interruptions de
sa grossesse, révélée à risque par les gynécologues.

Selon les médecins, le fœtus s’est avéré non viable en raison d’une grave malformation congénitale. Par ailleurs, selon des documents judiciaires, Beatriz a été informée qu’elle risquait de mourir si elle menait à terme la grossesse.

Voyant le danger venir, la jeune femme s’est alors tournée vers la justice afin d’être autorisée à avorter. Mais, sa demande a été rejetée par la Cour constitutionnelle. Elle est entrée en travail prématurément, a subi une césarienne et le fœtus est mort cinq heures après l’accouchement. C’était en 2017.

Attristée par la perte de leur membre, la famille de la jeune femme,
originaire de la Noria Tierra Blanca, à une centaine de km au sud-est de
la capitale San Salvador, a décidé de poursuivre l’affaire en justice après
sa mort afin «  qu’aucune autre femme ne vive ce qu’elle a vécu ».

« Le fait que la Cour ait accepté d’entendre cette affaire indique
clairement que le refus de tout service de santé, y compris ceux qui sont
controversés comme l’avortement, constitue une violation des droits
humains », estime Maria Antonieta Alcalde, de l’ONG de défense des
droits génésiques, qui figure parmi les plaignants.

Gisela de Leon, du Centre pour la justice et le droit international (Cejil),
une ONG de défense des droits humains, estime que l’État salvadorien a
« violé son droit à la vie et à l’intégrité personnelle » en l’obligeant à
porter le fœtus pendant 81 jours, sachant qu’il ne pourrait pas vivre.

La Cour interaméricaine entendra ce mercredi et jeudi le témoignage des
proches de Beatriz, ainsi que les médecins qui l’ont suivie pendant sa
grossesse. Le jugement devrait être rendu dans environ six mois.

Il faut rappeler que le Salvador interdit formellement l’avortement depuis 1998 sous peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à 8 ans. Les tribunaux du pays jugent souvent les femmes qui avortent coupables d’homicide aggravé et leur infligent des peines pouvant aller jusqu’à 50 ans de prison.

Source : AFP

Laissez votre commentaire ici !

spot_img

Related articles

Archives cinématographiques africaines : clôture du chantier école

Après dix (10) jours de travaux intenses, le Délégué général du Festival panafricain du Cinéma de Ouagadougou (FESPACO),...

Reconnaissance : Marthe Koala témoigne sa gratitude au Mogho Naaba Baongo

Ce vendredi 29 septembre 2023, sur sa page facebook, l’athlète Marthe Koala a témoigné sa gratitude à sa...

Grossesses non désirées : L’ONIDS fait de l’ art, une arme de sensibilisation

L'Organisation pour de nouvelles Initiatives en Développement et Santé (ONIDS) a présenté, ce jeudi 28 septembre 2023, une...

Le monde au féminin du 29 septembre 2023

Ce vendredi 29 septembre 2023 , nous vous proposons dans cet article, un tour d’horizon de l’actualité féminine...