Santé sexuelle et reproductive : la clarification des valeurs, au cœur d’une formation dédiée aux journalistes

Date:

Partager

 

L’association burkinabè pour le bien-être des Femmes (ABBEF) a organisé du 31 mai au 2 juin 2022 à Ouagadougou, un atelier de formation au profit des hommes et femmes de média. La formation a porté sur la clarification des valeurs pour la transformation des attitudes face à planification familiale, la santé de la reproduction et l’interruption sécurisée des grossesses (ISG).

Selon Pr Jean Lankoandé, gynécologue-obstétricien, la clarification des valeurs est un outil qui permet d’avoir un consensus sur un thème en allant au-delà des aspects socio-culturels, des convictions personnelles et religieuses. Donc, clarifier les valeurs, c’est ne pas juger, c’est écouter, c’est prêter oreille attentive à une personne en détresse qui qu’elle soit.

Il s’agit également de ne pas bloquer la prise en charge des femmes présentant des complications d’accouchement. C’est passer du refus à la tolérance. Si la conviction religieuse d’un agent de santé l’empêche  d’aider à faciliter une prise en charge, il ne doit cependant pas bloquer le processus. Il doit donc envoyer cette dernière dans une autre structure ou prendre un autre agent qui va faciliter la prise en charge selon les lois en vigueur au Burkina Faso « Quand une femme vous dit : Mon fils a violé ma fille, elle est enceinte». C’est compliqué. Nous recevons parfois des femmes à terme qui ne savent même pas qu’elles ont quelque chose dans le ventre. Considérez toutes ces femmes comme votre sœur, tante, mère!»,  a  lâché  le Pr Lankoandé avec un profond soupir.

 

La bonne attitude des prestataires face aux victimes

En situation d’urgence, le premier acte que l’agent de santé doit poser, c’est lever l’urgence pour sauver la femme (jeune fille) afin qu’elle survive. « Il ne faut pas passer le temps à poser des questions inutiles, à demander qui a fait l’avortement, combien as-tu payé, où ça a été fait …? Mais, non, il faut faire vite. Pendant ce temps, la femme saigne. Elle a mal, il faut la soulager, il faut lever l’urgence», recommande le gynécologue-obstétricien.

Après avoir levé l’urgence, l’agent de santé peut maintenant prendre le temps de l’interroger pour en savoir davantage. En cas de viol, le corps médical peut aider à entamer des démarches judiciaires à travers des expertises qui attestent les faits. La victime peut aller voir le procureur qui par une correspondance demande de faire l’état des lieux et le corps médical décrit la situation clinique.

A noter que le but d’un tel atelier n’est pas de faire la promotion de l’avortement  selon les organisateurs.  Il s’agit plus tôt mais de contribuer d’une part, à sensibiliser les populations, particulièrement les femmes, les jeunes et les adolescents sur leurs droits et d’autres part, d’interpeller les prestataires de santé sur leurs devoirs afin de sauver des vies.

Françoise Tougry

Laissez votre commentaire ici !

spot_img

Articles similaires

Najia El Abbadi, présidente de la fédération mondiale de neurochirurgie

La marocaine Najia El Abbadi est la nouvelle présidente de la Fédération mondiale de neurochirurgie. Elle devient alors,...

Serena Williams confirme les bienfaits du lait maternel sur la peau

La célèbre joueuse de tennis Serena Williams a dans une vidéo sur Tik Tok révélé une astuce sur...

Lutte contre les violences sexuelles et sexistes en milieu scolaire : Le projet « Halte » s’engage

Le mouvement citoyen Femin-in a tenu ce samedi 9 décembre 2023 à Ouagadougou, un panel sur les violences...

Violences  basées sur le Genre : la prise en charge médicale des victimes au cœur d’un panel

Pour marquer l’importance des 16 jours d’activisme, l’ONG International Rescue Committee (IRC) a organisé, ce vendredi 8 décembre...