Sarata Ouédraogo, une figure de l’import-export au Yatenga

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Burkina- Côte d’Ivoire. Voici les pays que parcourt Sarata Ouédraogo dans le cadre de son activité d’import-export. En faisant la promotion des produits locaux, cette jeune dame ne recherche que son indépendance financière et n’entend pas s’arrêter là.

Sarata Ouédraogo est bien connue dans la cité de Naba Kango. Âgée de la trentaine, cette mère de trois enfants vit au secteur n°1 de Ouahigouya. Un statut qui n’est pas un frein à son activité de business woman. Elle exporte de Ouahigouya les produits locaux (beurre de karité, légumes, haricot, bissap, etc.) vers Divo, ville ivoirienne où elle importe en retour des produits cosmétiques et des fruits. L’idée d’une telle initiative a germé en elle lorsqu’elle s’est rendu compte qu’il lui est impératif de garantir son indépendance économique, après une épreuve difficile de vie en couple. C’est ainsi, qu’elle migre en Côte d’Ivoire où son grand-frère l’initie à l’import-export. Après avoir travaillé trois ans aux côtés de ce dernier, elle décide d’évoluer en solo à partir de 2014 et devient sa propre patronne. Burkinabè née en Côte d’Ivoire, Sarata Ouédraogo se sent bien dans sa deuxième patrie. « C’est toujours mieux de travailler dans un milieu que tu connais bien », dit-elle.

Dans le souci d’être toujours opérationnelle au grand bonheur de sa clientèle, Sarata Ouédraogo se fait aider par deux femmes à Ouahigouya et à Divo. Ces dernières l’épaulent dans l’écoulement de ses produits.

Battante et ambitieuse

« Je suis toujours à mes débuts car je ne suis pas totalement autonome », affirme-t-elle. Bien que dame Ouédraogo se prenne pour une novice en import-export, elle se bat pourtant bien en bravant les péripéties du voyage. Elle passe des jours sur la route et comme elle le dit si bien « je suis devenue forte comme un homme à force de les côtoyer ». Une assiduité qui lui a même valu une carte de convoyeur délivrée par les transporteurs.
L’une des difficultés à laquelle fait face Sarata Ouédraogo est le retard dans le paiement. « Il arrive que je veuille repartir en Côte d’Ivoire et les dettes ne sont toujours pas remboursées. Mais, je fais avec pour ne pas perdre mes clients », déplore-t-elle.
Ambitieuse, la jeune dame envisage de créer une grande entreprise qui puisse lui permettre d’employer beaucoup de personnes. Elle compte aussi ouvrir à Ouahigouya une boutique de beauté pour exposer les produits qu’elle fait venir de la Côte d’Ivoire. Dans ses prévisions, Sarata Ouédraogo veut également avoir son propre magasin pour stocker ses marchandises lorsqu’elle revient de voyage. « C’est ainsi que je pourrai propulser davantage mon activité », dit-elle le sourire aux lèvres.
Très sociale, les qualités de dame Ouédraogo sont reconnues par plus d’un. « Elle est une vraie battante et est sans façon. Elle trouve toujours du plaisir à épauler les autres », avoue Oumou Ouédraogo, sa proche collaboratrice de Ouahigouya.

Dans la conception de Sarata Ouédraogo, toutes les femmes doivent se battre pour acquérir leur indépendance financière. « C’est uniquement de cette manière qu’elles peuvent se faire respecter dans la société et mieux s’émanciper », soutient-elle.

Assétou Maïga

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