L’Association des Femmes du secteur Minier au Burkina Faso (AFEMIB) a organisé une conférence de presse ce vendredi 11mai 2018 à Ouagadougou. Au menu des échanges, les difficultés que rencontrent ces femmes dudit secteur et les solutions pour y remédier.
En 2006, il n’existait aucune mine industrielle au Burkina Faso. Six ans plus tard, on en dénombrait 10. Et en 2017, on enregistrait 12. Des hommes et des femmes y travaillent. En dépit de l’évolution et le dynamisme du secteur, le genre n’est pas pris en compte. Dans le souci d’améliorer la situation, seuls des plaidoyers de grande envergure, selon la chargé de projet de l’AFEMIB, Annonciata Oumsaoré, faciliteront l’implication des femmes dans la gouvernance du fonds minier de développement local.
« Si beaucoup de mines industrielles font des efforts pour intégrer les femmes dans les sphères de décision, au niveau artisanal, elles sont des laisser-pour compte », regrette Annonciata Oumsaoré. Et de souligner qu’au niveau industriel, le fort taux de femmes relevé est de 12% à Essakane tandis que d’autres sites enregistrent seulement 1%.
C’est pour justement changer la donne que l’AFEMIB se bat au quotidien afin d’interpeller les autorités sur cet état de fait. Ainsi, depuis plus de 3ans, les actions sont axées sur les femmes qui exercent sur les sites miniers.
« Cette approche est participative car pour la sensibilisation, les autorités sont consultées, puis impliquées. Le plaidoyer qui réunit des hommes et des femmes, découle des préoccupations issues des sorties sur le terrain » explique-t-elle.
Notre combat, plus de femme dans les mines
La préoccupation première de l’AFEMIB confie Annonciata Oumsaoré c’est d’œuvrer à une plus grande implication des femmes dans le secteur minier. « Nous travaillons à ce qu’il y ait une implication des femmes dans les mines.
Nos plaidoyers vont à l’endroit des responsables du secteur minier industriel de sorte qu’ils mènent des actions positives en faveur des femmes. Notre cheval de bataille, c’est que les femmes trouvent leur place dans ces domaines qui, jadis étaient masculins », laisse-t-elle entendre,
Pourquoi la sous représentativité des femmes dans ce secteur ?
Pour la principale animatrice de la conférence de presse, cette faiblesse est liée à un certain nombre d’élément.
« Il y a 2 ans successivement, en 2015 et 2016, L’AFEMID a bénéficié du soutien de Essakane en matière de réflexion sur la problématique de la place de la femme. Et pour la circonstance, les femmes venues des sites étaient présentes.
Les analyses ont fait ressortir plusieurs facteurs défavorables à l’épanouissement de ces femmes », argumente-t-elle.
Au nombre des facteurs socio-culturels, on note selon la conférencière, les préjugés, les étiquetages, un fort taux de femmes célibataires, l’abandon du boulot ou le refus de poste responsabilité sous la pression de leurs conjoints qui exigent un choix entre le travail et le foyer.
À court terme, l’AFEMIB veut lutter pour que 30% des fonds miniers soient au bénéfice des femmes et à long terme, interpeller et encourager les femmes à occuper les postes de conseillers pour être au niveau décisionnel étant donné que les fonds miniers sont gérés par le conseil municipal.
L’AFEMIB a été créée en décembre 2000 et reconnue officiellement en juillet 2004. Avec plus d’une centaine de membres, l’association a pour objectif de contribuer au renforcement des capacités des femmes et de leur responsabilité dans le secteur minier en vue de répondre au mieux à leurs besoins spécifiques sur le plan socioéconomique.
Françoise TOUGRY (Stagiaire)