‘’Les silences de Lydie ‘’ de Aïssata Ouarma, un court métrage, a été projeté le mercredi 13 décembre 2017 à l’Institut français de Ouagadougou dans le cadre du Festival Ciné droit libre 2017. C’est un message d’amour que veut passer la jeune réalisatrice à travers le personnage de Lydie.
Lydie, une jeune fille de 17 ans, entretient des relations conflictuelles avec sa mère. Née d’une difficile relation amoureuse, la mère de Lydie est abandonnée par son père durant sa grossesse. Rejetée aussi par son père, la fille enceinte est accueillie par la tante de Aissata Ouarma. Lydie va alors naître dans cette famille et, en grandissant, elle est constamment en conflit avec sa mère. Lydie va faire de la fugue son quotidien en jouant des fois à la sourde muette, en dépit des conseils et des tentatives de récupération de ses proches.
C’est ce scénario qui a retenu l’attention des cinéphiles pendant 52 minutes. Film documentaire, ‘’Les silences de Lydie’’, est une histoire de vie construite sur de personnages réels et la réalisatrice Ouarma a su entrer dans leur intimité pour peindre leur vrai vécu. Selon justement ses confidences, c’est un film commencé en 2014 pour être terminé en 2017 parce qu’au cours du tournage, Lydie a fugué un an avant de revenir d’elle-même pour l’achever. Elle dit avoir connu Lydie dans un centre de réinsertion sociale qui était différent des autres. « En l’approchant, elle me confie que sa mère n’était jamais venue la voir depuis qu’elle est dans ce centre il y a plus de deux ans. En cherchant à rencontrer sa mère, je découvre que je la connaissais et que c’est elle qui avait donné naissance à sa fille chez ma tante », nous confie Aïssata Ouarma en précisant que c’est un message d’amour qu’elle veut faire passer à travers la jeune Lydie.
Des cinéphiles réagissent
Si certains condamnent Lydie pour son écart de conduite ou sa mère qui n’a pas su jouer son rôle, d’autres font des reproches au père et saluent la tentative de rapprochement de Lydie et sa mère.

Pour Olga Ouédraogo, c’est un film d’actualité relatif à un phénomène qui va grandissant au Burkina Faso : « le conseil que je peux donner est que tout part de l’éducation, et dans le film on voit qu’il y a un problème de responsabilité des parents. Ceux-ci n’ont pas pu se mettre ensemble et chacun rejette la faute sur l’autre. Mais Lydie est un citoyen burkinabè qui a des droits et des devoirs. Il revient à la société de prendre en charge ces filles même s’il y a une faillite au niveau de la cellule familiale », a-t-elle indiqué.
Lydie a encore disparu après le tournage du film et jusqu’à ce jour on n’a pas de ses nouvelles.
Assétou Maïga
De la même réalisatrice
– 2017, ‘’En silence’’ et ‘’Les silences de Lydie’’
– 2016, ‘’Le reflet’’
– 2014, ‘’Je danse, donc je suis’’
– 2011, ‘’Silences des autres’’