Tenue scolaire en Faso Dan Fani, un défi de taille selon les ouagalais

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La rentrée scolaire 2023-2024 connaîtra une innovation majeure, l’introduction du Faso Dan Fani sous forme de tenue scolaire dans les écoles privées et publiques du Burkina. Sur ce sujet, les avis sont partagés.

Abdoul Sakandé, parent d’élèves

Ce sera un plaisir pour moi de voir les enfants porter le Faso Dan Fani à l’école. Cette initiative aura des avantages au Burkina Faso surtout économiquement parlant. Imaginez que vous êtes dans le domaine du Faso Dan Fani et que vous voyez les enfants porter ça à la télé! Cela vous rendra fiers. Je n’ai pas une connaissance dans le domaine mais, c’est juste que j’adore l’initiative.

Mouniratou Rouamba, étudiante en troisième année de lettre moderne Université Ouaga II 

Nous sommes dans une logique du consommons burkinabé. Cette idée est vraiment salutaire dans une certaine mesure si le gouvernement va faire de telle sorte que les prix soient en parfaite harmonie avec la situation des parents qui ne sont pas vraiment dans de bonnes conditions pour que chaque élève puisse avoir à sa disposition ces tenues. C’est au fur et à mesure. Mais, à la longue, ils vont se préparer pour s’adapter au nouveau système.

Jean Marc Achim Sawadogo, étudiant en licence à la faculté de droit, université Thomas Sankara

Les enfants vont commencer à mieux connaître la tenue traditionnelle, à découvrir le pays, la culture, l’ethnie, le peuple, notre identité culturelle. Peut-être que d’autres pays vont emboîter le pas du Burkina Faso. Si l’état va mettre des cellules de contrôle sur les marchés notamment les boutiques et les prix, si les revendeurs vont vraiment rester sur le prix, je pense que ce projet sera porteur. Mais, s’il n’y a pas de suivi, ça va devenir autre chose au regard des nombreux commerçants véreux, qui ne vont pas hésiter à hausser les prix. Cela sera compliqué pour le panier de la ménagère ou du monsieur de pouvoir survenir au besoin de la tenue scolaire.  Les parents d’élèves ont la responsabilité de mieux éduquer leurs enfants sur l’entretien de la tenue.

julienne Nikièma, trésorière du Réseau national poue la Défense de la Patrie (RNJDP)

J’ai quatre enfants à l’école. Si nous mettons cela dans notre programme, nous pourrons le réaliser d’ici le deuxième ou troisième mois de l’année scolaire. A l’heure où je vous parle,  c’est le Faso Dan Fani que je porte. C’est bon et avantageux pour nous car nos mamans ont encore la force de tisser. Nous prions Dieu de donner la force et le courage à nos autorités pour qu’elles puissent mettre cette initiative en pratique.

Lankoandé Kougraogo

Une fois par semaine, c’est peu. Normalement l’enfant doit avoir deux à trois habits uniquement Faso Dan Fani pour cela. Il faut que l’enfant sache qu’il est chez lui,  ici, le Burkina Faso. Notre Faso Dan Fani est encore meilleur. Regardez ! Quand on fait sortir les enfants pour une journée traditionnelle, c’est beau. Quand vous les croisez sur la route, vous remarquez que les visages sont rayonnants. Donc, je souhaite que le gouvernement mette cela en œuvre.

Fabienne Ouédraogo

Je trouve que si on va utiliser la tenue scolaire en Dan Fani, ce ne sera pas abordable et puis, le Dan Fani  se déteint vite. Vu que c’est neuf mois, on ne pourra pas tenir, ça sera compliqué. Certains font les deux pagnes à 17 000 francs, d’autres à 20 000 francs. Beaucoup font le pagne tissé, même chez nous à la maison. Si le gouvernement pouvait proposer des tenues en pagnes simples ou les tissus carrélés, ce sera abordable.

Mathieu Wininga, parents de deux élèves

C’est une bonne chose car cela représente l’image de notre pays. A l’heure actuelle, ce n’est pas tout le monde qui a les moyens. Déjà pour l’année scolaire, payer la scolarité des enfants n’est pas facile. Si c’est pas cher, ça va. Cela dépend aussi du mode de paiement. Par tranches, c’est bon. Si c’est en espèces et élevé, ça sera compliqué. Comme c’est un projet lancé par le gouvernement, il y a une vision derrière. Il faut des boutiques spécifiquement faites pour que les gens puissent aller s’en procurer.

Françoise Tougry

Abdoulaye Ouédraogo

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