En plein filage du spectacle « Façon d’aimer » de Aristide Tarnagda, Lionnele Eudoxie Gnoula, et Safourata Kaboré, les deux comédiennes de cette pièce théâtrale qui passent du 30 novembre au 3 décembre 2017 à 20h au Cartel sis à Gounghin, se confient à Queen Mafa.
Habillées en robe de couleur kaki, cigarette en main, lunettes spéciales, air perdu par les pensées, les filles s’installent pour « un avant- gout » du spectacle « Façon d’aimer », sous le regard attentif du metteur en scène Aristide Tarnagda. Le ton est donné.
A tour de rôle, deux personnages féminins prennent la parole. « Cette pièce est un monologue où nous jouons le rôle d’une seule femme. Mais à l’intérieur de cela il y a le rôle du père, de la mère et celui du politique », explique Eudoxie Gnoula.
Eudoxie est une des deux talentueuses comédiennes Burkinabè qui jouent la pièce de théâtre « Façon d’aimer ». Teint noir, grande de taille, cheveux courts, elle s’identifie au rôle de la mère. Elle est fascinée par la thématique du spectacle, « Le texte est très parlant, en Afrique être gaucher, c’est toujours mal vu. C’est ainsi que l’identité de l’Afrique est ramené à cette histoire de gauchère. Le texte est si poignant qu’il donne une envie de s’affirmer en tant que comédienne », fait –elle remarquer.
Et pour jouer son rôle dans ce spectacle, il a fallu des efforts. « Ce n’est pas aussi facile mais c’est notre métier, il faut apprendre à rendre, à donner ce que le texte demande et cela c’est un processus » explique-t-elle. Eudoxie est également séduite par le décor ainsi que les costumes qui selon elle, relèvent d’un professionnalisme.
De l’autre côté de la scène, il y a une autre femme. Elle, c’est Safourata Kaboré, courte de taille mais grande de par ses mots sur scène. « Durant tout le spectacle, je joue le rôle de la jeune femme gauchère qui doit expliquer pourquoi elle a tué son mari et sa co – épouse. »
on a l’impression que tout ce qui est africain est gauche
Il s’agit un dédoublement ou les souvenirs de la jeune fille reviennent. On a l’impression d’être entre le passé et le présent. « Dans ce monologue, la jeune femme convoque le père, la mère mais aussi le politique », explique-t-elle.
Et d’ajouter ceci « je suis interpellé par la situation de ces enfants gauchers, la condition féminine en Afrique, je trouve que c’est le prétexte politique derrière qui est assez intéressant. En fait on a l’impression que tout ce qui est africain est gauche. Disons que le spectacle est fascinant à tel point que tu te questionnes en tant que femme, en tant qu’individu en tant qu’être humain ».
Pour leur spectacle prévu pour se dérouler du 30 novembre au 3 décembre 2017 au Cartel, Safourata et Eudoxie invitent la population à venir les voir sur scène pour un spectacle époustouflant.