Transmission mère-enfant du VIH : l’espoir d’une lutte gagnée

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Malgré les progrès enregistrés ces dernières années, l’infection pédiatrique liée au VIH continue d’être une cause de mortalité infantile.  L’ambition du gouvernement burkinabè est de réduire la transmission verticale mère-enfant du VIH à 2% d’ici à 2020.

La transmission mère-enfant (TME) du VIH est l’une des quatre voies reconnues pour la transmission du VIH. Elle peut se faire pendant la grossesse, le travail, l’accouchement et l’allaitement. La transmission mèreenfant est la source d’infection du VIH la plus importante chez les enfants âgés de moins de 15 ans. Selon l’organisation mondiale de la santé (OMS), en absence de toute intervention, le risque de la transmission mère-enfant est évalué à 15%–30% pendant la grossesse et l’accouchement, et à 10%–20% durant l’allaitement au sein. D’où l’implication du Burkina Faso dans l’initiative prise des Nations Unies pour l’élimination de la transmission mère-enfant (TME) depuis 2001.

Selon le rapport ONUSIDA 2016, la prévalence de l’infection au VIH est passée de 7,17 % en 1997 à 0,80 % en 2016. Ce qui conduit le Burkina d’une situation d’épidémie généralisée à une situation d’épidémie mixte. Ainsi, en octobre dernier, le Président Roch Marc Kaboré a lancé officiellement le plan d’urgence 2017-2018 pour accélérer la réponse au VIH et du plan d’élimination de la transmission mère-enfant du VIH (2017-2020). Ce plan vise à dépister 23 163 nouvelles personnes vivant avec le VIH (PVVIH) dont 5% d’enfants d’ici à la fin 2018, de mettre sous traitement 25 659 PVVIH (dont 5% d’enfants) d’ici à la fin 2017, ainsi que 100% des femmes enceintes séropositives vues en consultation prénatale sous traitement anti rétroviraux etc.

Le Burkina fait partie des pays africains identifiés pour abriter les premiers essais du vaccin pédiatrique anti-VIH, comme le Cameroun, la Côte d’Ivoire, qui bénéficient déjà de programmes de prévention de la transmission verticale mère-enfants. « Ces pays comme tant d’autres en développement, préconisent l’allaitement maternel exclusif pour l’alimentation des nouveau-nés. Ce vaccin, vise à protéger les enfants africains nés de mères séropositives d’une éventuelle contamination lors de l’allaitement maternel », a noté wendyam Marie Christelle Nadembega dans sa thèse 2006 en biologie moléculaire intitulée : ‘VIH/SIDA au Burkina Faso : prévention de la transmission verticale mère-enfant et détermination des mutations des gènes gag et pol du VIH-1’’

L’urgence d’agir

L’un des défis majeurs que veut relever le gouvernement burkinabè est la réduction de la transmission verticale mère-enfant (TME) du VIH de 8,2% à 2% à l’horizon 2020.

Pour l’année 2017-2018, les grands axes du Comité national de lutte contre le sida et les infections sexuellement transmissibles, selon son Secrétaire permanent, Dr Didier Romuald Bakouan, se résument au dépistage sérologique des personnes, la mise à disposition des Antis rétro viraux aux personnes atteintes du VIH et l’élimination de la transmission mère-enfant. « Si on peut les atteindre d’ici 2018, ce sera un succès pour nous et on aura tranché les sillons jusqu’en 2020 » confiait-il au journal en ligne leFaso.net en octobre 2017 lors de la rentrée du SP/CNLS.

Christelle Nadembega pour sa part, préconise des possibilités qui sont entre autre la disponibilité des médicaments ARV pour éviter la transmission in utero, la prévention de la transmission lors de l’accouchement par la césarienne ou la monothérapie ARV, le contrôle de l’allaitement (allaitement artificiel) pour éviter une transmission post partum.

Du reste, il faudra promouvoir davantage la communication pour le changement de comportement à travers l’ensemble des acteurs qui interviennent dans la lutte contre le sida. La promotion du counseling en couple demeure tout aussi essentiel, car étant l’une des raisons majeures à la réticence des femmes au dépistage. Enfin, la stigmatisation de ces mères séropositives est également une réalité à laquelle il faut faire face et savoir les accompagner dignement dans la société.

Assétou Maïga

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