Le top de départ de la 10ème édition des Universités africaines de la communication de Ouagadougou (UACO) a été donné ce jeudi 16 novembre 2017 à Ouagadougou . C’était en présence d’imminentes personnalités et de la communauté scientifique et universitaire du Burkina et d’Afrique.
Placées sous le thème « Médias sociaux et formation des opinions en Afrique », les Universités africaines de la communication de Ouagadougou (UACO) sont de retour après une édition manquée en 2015. Ainsi, du 16 au 18 novembre 2017, les experts du monde de la communication d’Afrique, d’Europe et d’ailleurs, vont porter leurs réflexions autour d’un espace médiatique en plein mutation.
En reconnaissant la pertinence et l’enjeu du thème retenu, Moumina Chérif Sy, haut représentant du Président du Faso a relevé dans son discours d’ouverture que les médias sociaux ont apporté des changements remarqués et remarquables dans la diffusion de l’information et dans la formation des opinions. « En offrant à leurs utilisateurs la possibilité de contribuer à la création de contenus, d’échanger les informations, les nouveaux médias ont certainement donné de nouvelles ailes à la liberté d’expression et de presse », a-t-il affirmé. Cependant, il ne manque pas de préciser que les réseaux sociaux sont aussi pourvoyeurs de fausses nouvelles et des informations délibérément truquées. Chérif Sy soutient l’idée que les médias se sont imposés en l’espace de quelques temps et doivent œuvrer à créer et à préserver des liens sociaux, soucieux de paix, de sécurité et de stabilité.
Pour Rémis Fulgence Dandjinou, ministre en charge de la communication et président exécutif des UACO, le thème est d’actualité au regard de la problématique qui s’impose. « Les médias sociaux interpellent fortement aujourd’hui l’ensemble des acteurs de tous les milieux socioprofessionnels, tant le citoyen se trouve face à un univers médiatique qui remet en cause les codes anciens usités », souligne-t-il. A son avis, de nombreux utilisateurs de ces médias sont exposés à de nombreux risques et dangers comme la criminalité transfrontalière, l’extrémisme violent, les atteintes à la vie privée, les atteintes aux droits et à la sécurité des personnes vulnérables, le piratage des données personnelles etc.
La marraine des 10es UACO, Hadja Fatimata Ouattara/Sanon, ministre du développement de l’Economie numérique et des Postes, pour sa part, a relevé que les réseaux sociaux sont une réalité pour le meilleur et pour le pire. Elle a fait savoir que depuis 2006, les réseaux sociaux (Facebook, YouTube, Instagram, WhatsApp, Twitter, etc.) sont omniprésents dans notre vie quotidienne, le taux d’abonnés a augmenté de façon exponentielle, compromettant ainsi les médias et les journalistes qui ont été pendant longtemps détenteurs du monopole d’information. Selon les estimations données par la ministre, on compte 362 millions d’internautes en Afrique et 170 millions d’utilisateurs des réseaux sociaux. Facebook reste le réseau social le plus utilisé avec 1,8milliard d’abonnés dans le monde, 653 millions pour Instagram, 317 millions pour Twitter et 150 millions d’abonnés pour WhatsApp.
Au regard de ce qui précède, le présent rendez-vous des acteurs de la communication constitue une aubaine pour se pencher sur la question du cadrage institutionnel et juridique pour réguler l’usage des réseaux sociaux.
Trois jours durant, les professionnels, les chercheurs et les universitaires présents à ces UACO 2017 vont suivre des panels sur le thème de l’édition. Lequel thème sera décliné à travers des sous-thèmes comme « Médias sociaux : opportunités ou menaces pour les médias classiques ? », « Médias sociaux : expression citoyenne et défis sécuritaires », « Quelle responsabilité civile, pénale et sociale pour les utilisateurs des médias sociaux ? », etc.
En rappel, les UACO ont été instituées en 2004 avec pour objectif principal d’offrir aux participants l’opportunité de partager leurs expériences sur des thèmes se rapportant à la communication.
Assétou Maïga