Les faits de viol sont de plus en plus récurrents dans notre pays. Le dernier cas en date, est le récit d’une fillette de 7 ans violée par un homme de tenue à Gaoua et rapporté par nos confrères de Bafudji info et qui fait grand bruit sur les réseaux sociaux.
Les viols sur mineurs sont les plus enregistrés au Burkina Faso. En 2018, Une autre fillette de 9 ans a fait les frais d’un délinquant sexuel de 28 ans. Ce dernier a été condamné à 10 ans de prison ferme par le Tribunal correctionnel de Ouagadougou. Toujours en février 2018, c’est la vidéo d’une scène de viol (qui se serait déroulée deux mois auparavant) qui faisait le buzz sur les réseaux sociaux.
Les femmes sont les premières victimes des faits de viols dans le monde. En effet, selon un rapport de 2010 de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime et une étude de l’Organisation mondiale de la santé de 2017, la plupart des viols sont commis par des hommes et la plupart des victimes sont des femmes.
Au Burkina Faso, malgré l’adoption d’une loi en 2015 pour réprimer les atteintes à l’égard des femmes et des filles, 35 cas de viol de mineurs ont été enregistrés par le ministère en charge de la Femme en 2016. Un acte ignoble qui prend de l’ampleur malgré l’alourdissement des peines dans le code pénal de 2018. Des mythes entourent les cas de viols notamment en Afrique ou certains croient que les relations sexuelles avec une vierge peuvent guérir du VIH/SIDA. Pour d’autres, le viol serait un moyen pour maintenir les femmes dans une position subordonnée. En effet, les mythes sur le viol sont extrêmement répandus puisque des études ont pu montrer qu’entre 25 % et 66 % des gens adhèrent à la majorité de ces mythes.
Sévir pour l’exemple
Faits marquants, dans la plupart des cas de viols, les bourreaux sont des proches de la victime comme c’est le cas à Gaoua ou la victime est familière à son bourreau parce que celui-ci serait le copain de sa mère. Le risque dans ces genres de situations est que les parties en viennent à un règlement à l’amiable, sacrifiant ainsi les droits de la mineure. Les tentatives d’étouffement de cas de viol au détriment des victimes sont malheureusement légion car le viol est toujours considéré comme une honte. Une double souffrance car en plus d’avoir subi une violence l’on fait croire la victime qu’elle constitue une honte pour la famille. C’est un véritable calvaire que vivent certaines femmes victimes de viol, obligées de subir en silence pour ne pas couvrir la famille de honte.
En 2018, le code pénal a été revu pour alourdir les peines des auteurs ou complices des faits de viols. Les bourreaux encourent une peine d’emprisonnement de 7 à 10 ans et une amende allant de 600000 à 2 millions fcfa le viol. Mieux, le viol sur un mineur de moins de 13 ans est punit d’une peine de prison de 11 à 30 ans et d’une amende de 3 à 10 millions fcfa.
Le durcissement de loi, s’il est félicité ne saurait être profitable, sans un changement de mentalité. Il n’y a pas honte d’être violée, la honte serait d’étouffer une affaire aussi grave à travers un règlement à l’amiable sous prétexte de préserver l’honneur de la victime.
Cette récente affaire de viol sur mineur à Gaoua rappelle l’importance de dénoncer ces crimes qui peuvent marquer à vie des victimes innocentes qui n’ont eu que la malchance de rencontrer sur leurs chemins des psychopathes ! Il faudra donc sévir de la plus lourde peine possible, ne serait-ce que pour l’exemple !
Davy YAMEOGO