Placée sous le thème « peau et médicament », la 5ème session de la société des dermatologues du Burkina se tiendra les 12 et 13 octobre prochain. A quelques jours de cet événement qui réunira des participants venus de plusieurs pays d’Afrique, nous sommes allés à la rencontre du chef de service de la dermatologie vénérologie au CHU Yalgado Ouédraogo, Pr Adama Traoré . On fait le point sur les enjeux de cette rencontre .
Qu’est que la Société des dermatologues de Ouagadougou ?
C’est une société savante qui regroupe les dermatologues, les esthéticiens, ceux qui s’occupent des cosmétiques, de coiffures. Elle est offerte à tous ceux qui sont soucieux de la beauté et de la santé de la peau.
Beauté et santé de la peau suppose également beauté et santé des cheveux et ongles parce que nous nous occupons de la peau mais également des cheveux, des ongles. Nous faisons la concurrence avec ceux qui s’occupent de l’intérieur de la bouche, de l’intérieur du nez et avec ceux qui s’occupent aussi des organes génitaux parce que nous sommes également des vénérologues.
Cette société a été créée en 2004. Nous avons organisé un grand congrès international en février 2007 qui a regroupé des milliers de personnes. Et depuis, tous les deux ou trois ans, nous tenons le pari de l’organisation.
Vous avez décidé de réfléchir sur le thème, « peau et médicaments ». Pourquoi un tel thème?
Dans notre service, on se rend compte que la troisième ou la quatrième cause de consultation a toujours un rapport du conflit peau et médicament. Que ce soit des médicaments que vous avez avalés, des médicaments que vous avez appliqués. Et, nous disons médicaments modernes et médicaments traditionnels.
C’est ce qui nous a fait penser qu’il était bien de réfléchir sur la question. C’est une cause fréquente de consultation et de mortalité. Le médicament dès que vous ne le supportez pas, cela peut déclencher plusieurs manifestations cutanées.
Quelles sont les activités prévues pour ces deux jours de travaux?
D’abord des conférences qui seront animées par des experts dans certains domaines par exemple sur les formes graves de conflits entre médicaments et peau.
On va également faire des ateliers au cours des quels nous allons ramener les dermatoses les plus courantes que l’on peut rencontrer au Burkina Faso et dans les autres pays. Des ateliers pour former des gens sur des questions précises. Nous allons revenir en atelier sur l’allergie. Quelles sont les maladies allergiques les plus courantes qu’on rencontre et quelles sont les urgences en dermato et risque vital qui peut être engagé.
Il y aura des communications libres où les différents services, les différentes spécialités vont nous livrer les résultats de leurs expériences. Nous sommes des dermatologues, mais on aimerait entendre les expériences de certaines personnes aussi.
Nous avons invité nos collègues de l’Afrique d’une manière générale mais je pense qu’il y aura 6 ou 7 pays qui seront présents pour que nous puissions réfléchir sur la problématique peau et médicament
Comment se porte la dermatologie au Burkina Faso? y a t-il assez de médecins dans cette spécialité?
Ce n’est pas suffisant, nous sommes actuellement à 25, 30 dermatologues. On a environ un dermatologue pour un million d’habitants. Quand nous commencions la dermatologie en 1990 dans ce pays, nous étions deux. C’est parce que d’abord, il n’y a pas une prise de conscience que les dermatoses sont des maladies fréquentes et importantes.
Aussi, il n’y avait pas également des acteurs pour se battre. La société a été créée pour promouvoir donc cela.
Si de deux dermatologues, nous sommes à plus de 20, cela veut dire qu’on a fait un effort. Ce n’est pas suffisant mais nous continuons justement dans cette lancée et c’est cela qui fait qu’à partir de 2009, nous avons mis en place la formation de spécialistes de dermatologues au Burkina Faso.
Il faut rappeler que les autorités politiques nous ont accompagnées puisque depuis pratiquement 4 ans, l’Etat donne des bourses pour les jeunes qui veulent faire la dermatologie. Nous faisons la promotion et peut être que dans les années à venir vous aurez peut-être un dermatologue pour 250 mille habitants.
Issa KARAMBIRI
Assétou MAIGA