Le gouvernement burkinabè a rencontré les femmes, venues de divers secteurs le 04 mai 2023, à Ouagadougou. Cette rencontre a été l’occasion de faire le point de la situation sécuritaire nationale et inviter les femmes à s’impliquer davantage dans la reconquête du territoire.
Face à la situation sécuritaire et humanitaire dégradante, le gouvernement Burkinabè a initié un cadre d’échanges avec les femmes, qui selon, lui sont les premières actrices dans le processus du retour à la paix.
Dès l’entame, une présentation sur les attaques perpétrées contre le Burkina Faso de 2015 à nos jours a été faite. Une projection qui a permis aux femmes non seulement de comprendre les différents groupes qui endeuillent les familles, leurs modes opératoires, mais aussi les résultats engrangés et les perspectives pour lutter efficacement contre le phénomène.
Pour le ministre d’Etat, Bassolma Bazié, il était temps qu’on associe les femmes à cette lutte car selon lui, elles sont incontournables dans la lutte contre le terrorisme.
De son avis, « Si les terroristes sont capables d’utiliser leurs femmes pour attaquer, pourquoi, nous ne serons pas capables d’utiliser les nôtres pour contrer », s’interroge-t-il.
Nandy Somé, ministre en charge du genre a salué la présence des femmes Volontaires pour la Défense de la Patrie au côté des combattants. Une présence qui montre la participation active des femmes dans la lutte contre le terrorisme.
Pour elle, la femme est l’incarnation des jeunes, de l’éducation et tout commence au foyer.
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« A l’image du soldat, la femme accepte prendre le risque de perdre la vie pour donner la vie, elle est donc amour », a-t-elle soutenu.
Pour les femmes présentes à cette rencontre, l’initiative vient à point nommé car pendant longtemps, elles se sont senties, écartées du processus du retour à la paix.
Remontées contre les terroristes qui endeuillent les familles, elles se disent prêtes à apporter leurs soutiens multiformes à la lutte.
Pour la coordonnatrice du cadre de concertation des organisations et acteurs, Martine Yabré, cette rencontre a été l’opportunité pour les femmes d’attirer l’attention des autorités sur la nécessité de réfléchir et rendre plus opérationnel un dispositif capable de mobiliser toutes les ressources féminines et jeunes. Ressources qui permettraient de les accompagner dans cette lutte.
Par ailleurs, les femmes souhaitent qu’une forme de communication puisse s’établir entre la composante femme et les gouvernants afin qu’elle soient suffisamment informées pour pouvoir jouer pleinement son rôle au sein des communautés.
Selon la coordonnatrice, le pays reste un et la seule alternative serait de se mobiliser pour renforcer les acquis en matière de lutte contre le terrorisme, la reconquête du territoire et la stabilité institutionnelle.
Le gouvernement, dans sa démarche de communication a livré des numéros verts, à travers lesquels les gens peuvent appeler et dénoncer tout cas suspect aux numéros « 16, 17 et 199 ». Il y a des numéros Watsapp comme le 71 20 33 33 et le 68 24 44 44.
Les autorités ont saisi l’occasion pour inviter les femmes à être vigilantes autour d’elles car les terroristes changent de modes d’attaques. Ils font recours à la perfidie qui consiste à confondre avec les forces de défense et de sécurité. Certains d’entre eux utilisent les ambulances comme stratégie d’attaque.
Néanmoins, le gouvernement tend la main à tous les terroristes qui veulent déposer les armes et revenir en famille. Le 199 reste le numéro par lequel, ils pourront contacter les autorités.
Aminata Ouédraogo, stagiaire