Trente-huit ans après leur assassinat, le Burkina Faso rend un hommage solennel à l’un de ses fils les plus emblématiques, le Capitaine Thomas Sankara, et à ses 12 compagnons de lutte. Ce samedi 17 mai, la capitale Ouagadougou a accueilli l’inauguration officielle du mausolée dédié à ces figures majeures de la Révolution d’août 1983.
La cérémonie, fortement empreinte d’émotion et de symbolisme, a été présidée par le Premier ministre Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, représentant le Président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré. Elle a réuni un parterre de personnalités politiques, militaires, diplomatiques, coutumières et religieuses, ainsi que des délégations étrangères venues du Sénégal et du Tchad, avec les Premiers ministres Ousmane Sonko et Allah-Maye Halina.
Le mausolée, érigé sur le site même où repose désormais le Capitaine Sankara, vise à honorer l’engagement, le courage et la vision politique de l’homme surnommé « le Che africain ». Il offre une sépulture digne à ces figures tombées pour avoir voulu redessiner le destin du Burkina Faso sur les bases de la souveraineté, de la justice sociale, de la probité et de l’émancipation des peuples africains.
À travers cette initiative, les autorités burkinabè entendent non seulement préserver l’héritage de la Révolution, mais aussi le transmettre aux générations futures comme un repère d’intégrité et de patriotisme.
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Un hommage national hautement symbolique
À l’occasion de l’inauguration, 21 coups de canon ont été tirés par l’État-major général des armées. Cette salve d’honneur, annoncée en amont à la population de Ouagadougou, a résonné comme un signal fort de reconnaissance envers ceux que la Nation burkinabè qualifie aujourd’hui de martyrs de la Révolution.
Dans la même dynamique de commémoration, les noms des douze compagnons de Thomas Sankara ont été attribués à plusieurs rues de la capitale. Une manière de graver leur mémoire dans l’espace public, là où celle du Capitaine Sankara trône déjà sur une avenue qui porte son nom depuis plusieurs années.

Un moment d’unité nationale et continentale
L’inauguration du mausolée intervient dans un contexte politique où les idéaux de souveraineté, d’indépendance et de résilience prônés par Sankara trouvent un écho particulier auprès de la jeunesse burkinabè et africaine. En présence des chefs d’État alliés, cette cérémonie prend aussi une dimension panafricaine, ravivant l’esprit de solidarité que Sankara appelait de ses vœux entre les nations du continent.
Pour les autorités, ce mausolée n’est pas un simple monument. C’est un sanctuaire d’histoire, de conscience et d’engagement, destiné à rappeler que « la patrie ou la mort, nous vaincrons » ne fut pas qu’un slogan, mais un serment porté jusqu’au sacrifice ultime.
Fabrice Sandwidi