Le mercredi 29 juillet 2025, Mamounata a comparu devant la chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance de Ouaga I pour des faits présumés d’abus de confiance portant sur la somme de 610 000 FCFA. Elle était poursuivie par son patron, Salif, propriétaire d’un commerce où elle travaillait depuis huit mois.
Selon les faits relatés à l’audience, courant 2025, Salif a confié à son employée deux montants : 650 000 FCFA en espèces, ainsi que 232 000 FCFA qu’elle détenait déjà, soit un total de 882 000 FCFA. Elle devait effectuer un versement bancaire dans la même journée. Mais quelques temps plus tard, Salif reçoit une alerte SMS lui signalant un dépôt de seulement 272 000 FCFA sur son compte personnel.
Injoignable dans un premier temps, Mamounata sera retrouvée et conduite au commissariat. Interrogée au tribunal, elle affirme qu’elle n’a pas compté l’argent que lui a remis son patron et qu’elle s’est dirigée vers la voisine avec un bébé dans les bras. Elle aurait ensuite laissé son sac, contenant l’argent, en allant remettre le bébé. Son patron, Salif, serait également parti à ce moment-là.. À la banque, elle n’aurait retrouvé que 272 000 FCFA qu’elle a déposés sur le compte personnel de Salif.
Une explication jugée peu convaincante par le plaignant. Ce dernier affirme que Mamounata n’a jamais signalé la disparition des fonds et qu’il soupçonne un détournement déguisé, d’autant plus qu’elle lui aurait récemment demandé un prêt de 300 000 FCFA, qu’il a refusé au regard de son salaire.
À la barre, le tribunal a tenté de clarifier : « Où est passé le reste de l’argent ? » demande le tribunal. Réponse de Mamounata : « J’ai cru que c’est lui qui avait repris l’argent pour me flatter, ou peut-être que quelqu’un a suivi le sac quand je suis allée remettre le bébé. »
Salif, en tant que victime, réclame le remboursement intégral des 610 000 FCFA non versés.
Dans ses réquisitions, le procureur a évoqué un doute sur les faits matériels et a requis la relaxe, estimant que les éléments constitutifs de l’abus de confiance ne sont pas réunis avec certitude.
L’avocat de Mamounata a plaidé dans le même sens, dénonçant les conditions d’interrogatoire au commissariat et évoquant les souffrances psychologiques de sa cliente pendant les événements.
Mais au final, le tribunal n’a pas suivi ces réquisitions. Il a reconnu Mamounata coupable d’abus de confiance. Elle a été condamnée à six mois de prison avec sursis et à une amende de 500 000 FCFA également avec sursis.
Sur le plan civil, Mamounata devra verser à son ancien patron la somme de 610 000 FCFA au titre du préjudice subi.
Pour le tribunal, la prévenue avait bel et bien la responsabilité de verser l’intégralité de la somme confiée, et n’a fourni aucune preuve crédible de la disparition d’une aussi grosse somme d’argent.
Source : Zoodomail.com